PLAIDOIRIES EN FEVRIER DANS LE PROCES DE L’EX-PREFET RENZAHO

Arusha, 7 septembre 2007 (FH - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE) - Les plaidoiries finales ont été fixées les 14 et 15 février prochains dans le procès du colonel Tharcisse Renzaho, préfet de la ville de Kigali en 1994, qui a cité son dernier témoin cette semaine.

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  En début de semaine un historien francais Bernard Lugan est venu expliquer que le préfet n'avait aucun pouvoir pour rétablir l'ordre dans la capitale. Il a par contre mis en cause le chef de la Mission des Nations unies, le général Romeo Dallaire, qui a ses yeux a fait preuve de "pusillanimité" en général et de "couardise" lors de l'assassinat des dix casques bleus belges.   Renzaho a clôturé sa défense jeudi avec la déposition du témoin protégé TOA, le 27ème à décharge dans son procès pour génocide et crimes contre l’humanité qui a commencé le 8 janvier. TOA est un Tutsi rescapé des massacres de l’église Sainte Famille, dont Renzaho est notamment accusé. Selon lui l’ancien préfet ne porte aucune responsabilité dans les massacres qui ont été commis sur ce site ainsi que dans des viols allégués dont il n’a pas été témoin de viols et dont il n’a pas non plus entendu parler.   Renzaho est accusé de complicité dans les viols, avec l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, curé de la paroisse Sainte Famille pendant le génocide.   Inculpé par le TPIR, Munyeshyaka a été arrêté en France mercredi en même temps que l’ancien préfet de Gikongoro (sud-ouest), Laurent Bucyibaruta.   C’est la deuxième que les deux hommes sont interpellés à la demande du TPIR. Ils avaient été détenus du 20 juillet au 1er août, avant d’être libéré par la Cour d’appel de Paris.   Cette dernière avait estimé que leur maintien en détention transgressait  la loi française, en particulier le principe sacro-saint de la présomption d’innocence.   Le TPIR avait demandé qu’ils soient détenus en attendant une décision d’une chambre désignée pour statuer sur le transfert éventuel de leurs dossiers devant une juridiction française.   Mercredi prochain, l’affaire sera de nouveau portée devant la Chambre d'instruction de la Cour d’appel de Paris saisie cette fois-ci d’une demande d’extradition vers le TPIR.   Le TPIR a par ailleurs poursuivi cette semaine des audiences dans trois autres procès : celui du groupe Butare concernant six accusés, celui de l’ex-magistrat Siméon Nshamihigo ainsi que celui de l’abbé Emmanuel Rukundo.   Les trois affaires sont au stade de la présentation des témoins à décharge. Les procès Nshamihigo et Rukundo sont les plus avancés. Le premier accusé citera son dernier témoin le 21 septembre, le second le 5 octobre.   Depuis sa création en novembre 1994, le TPIR a déjà jugé 33 personnes. 29 accusés sont actuellement en procès, tandis que 6 autres sont encore détenus à Arusha en attendant d’être jugés. 16 personnes sont actuellement en fuite.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle