UN PRETRE BELGE TEMOIGNE POUR LA DEFENSE DE L’ABBE RUKUNDO

Arusha, 10 septembre 2007 (FH - TPIR/RUKUNDO) - Le Père Jean Marie Dussart, un prêtre catholique belge, a témoigné lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour la défense de l’abbé Emmanuel Rukundo, accusé de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, a constaté l’agence Hirondelle.   

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Après 34 ans au Rwanda, le religieux était, en 1994, curé d’une petite paroisse de campagne dans le diocèse de Kagbayi, au centre du Rwanda où il a connu l'accusé. Il a nié que celui-ci qui, avait été nommé aumônier militaire, au moment des faits, eût joué un rôle dans les enlèvements de Tutsis, le 24 mai 1994, au Grand séminaire de Kagbayi.   Le témoin qui affirme être resté dans cet établissement de la mi-avril à début juin 1994, a, en plus, déclaré n’avoir jamais entendu, durant ce séjour, aucun commentaire associer le nom de l’abbé Rukundo aux enlèvements des 17 personnes citées par l'accusation. Ces personnes avaient par la suite été tuées.   Pour le Père Dussart l’aumônerie militaire qui avait été confiée à Rukundo, était « un bon service à rendre au pays et à l’église face à une agression armée». Son but, a-t-il dit, était de "mettre un peu d'humanité dans ce déferlement de violences" et il était normal que l’aumônier militaire, qui a rang d’officier, bénéficie d’une escorte.   Il a par contre dénoncé la "responsabilité écrasante" d'un responsable originaire de la région, Callixte Nsabonimana, ministre de la jeunesse en fuite et recherché par le TPIR qui, lui avait dit un autre prêtre, payait 500 francs rwandais (environ 3 USD de l'époque) pour tout assassinat.   En contre-interrogatoire, le substitut du procureur, Veronic Wright, a voulu suggérer que l’abbé Rukundo aurait pu participé discrètement, à l'insu du témoin, aux enlèvements des 17 personnes, mais le juge président, Joseph Asoka de Silva, a conseillé à Mme Wright de revenir sur le point lors des conclusions finales.   Le rôle de l’église catholique rwandaise dans le génocide de 1994 est très controversé. Deux autres prêtres catholiques, Athanase Seromba et Hormisdas Nsengimana sont détenus par le TPIR. Condamné à 15 ans de prison en première instance, Seromba attend son procès en appel tandis que Nsengimana est toujours jugé en première instance comme Rukundo. Un autre prêtre catholique, l’abbé Wenceslas Munyeshyaka, arrêté pour la deuxième fois la semaine dernière en France, a été mis en accusation par le TPIR. La justice française doit statuer mercredi sur la demande de remise de l’homme d’église au siège du TPIR, à Arusha, en Tanzanie.   ER/PB/GF   © Agence Hirondelle