17.09.07 - TPIR/GOUVERNEMENT II - LE TERME AKAZU A ETE CREE A DES FINS DE « MARKETING POLITIQUE »

Arusha, 17 septembre 2007 (FH) - Le terme « Akazu » (petite maison en kinyarwanda) a été créé par le Mouvement démocratique républicain (MDR) a des fins de « marketing politique», a expliqué lundi au tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) l’ancien ministre rwandais des affaires étrangères M. Jérôme Bicamumpaka, l’un des fondateurs de ce mouvement.

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« Sur le plan du marketing politique nous avions besoin d’une cible », a expliqué Bicamumpaka à la reprise de son témoignage pour sa propre défense. Il a expliqué que la commission « études et programmes » du MDR avait proposé cette appellation en février 1992. L’un des membres de cette commission M. Boniface Ngurinzira, linguiste, a proposé ce terme pour désigner ceux qui entouraient le président sans avoir été désignés officiellement ni élus. Cette proposition a été adoptée par le bureau politique du MDR et utilisée dans différents communiqués avant d’être reprise par toute l’opposition politique, a souligné l’ex-ministre.

L’akazu, dont l’appartenance est encore évoquée dans de nombreux actes d’accusation du TPIR désigne, selon des experts, le cercle des proches parents ou affidés du président Habyarimana sans l’appui duquel aucune promotion administrative ni aucune désignation n’était possible. La femme du président, Agathe Habyarimana, est accusée d’avoir dirigé ce groupe occulte sans qu’elle ait jamais été inquiétée par la justice internationale.

Le MDR, dont Bicamumpaka s’est présenté comme l’un des fondateurs, avait été créé en juillet 1991, un mois après l’adoption de la loi instaurant le multipartisme. Il s’est vite implanté dans le pays devenant le principal parti d’opposition légal au Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) ancien parti unique. Une scission a fait éclater le MDR, les uns rejoignant les rangs extrémistes et les autres, le camp modéré.

Le Rwanda, selon le recensement de 1991, comptait 60% de ressortissants âgés de moins de 21 ans, a par ailleurs expliqué Bicamumpaka. Aussi fallait-il, selon lui, des adhésions massives au nouveau parti notamment dans les classes paysannes « car on voulait changer les choses » a-t-il poursuivi. L’accusé témoin a enfin nié que le MDR ait jamais entretenu une milice. Il est cependant de notoriété publique que le parti avait une aile jeunesse, dite JDR.

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