24.09.07 - TPIR/BIKINDI - BIKINDI ETAIT UN SIMPLE MUSICIEN ET NON UN POLITICIEN (DEFENSE)

Arusha, 24 septembre 2007 (FH) - Simon Bikindi n’était pas un politicien mais un simple musicien, a affirmé son avocat lundi en présentant sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui le juge pour génocide.

2 min 10Temps de lecture approximatif

Bikindi, 53 ans, est jugé depuis le 18 septembre 2006.

Me Andreas O’Shea, l’avocat principal, a dit son intention de démontrer que son client n’était pas « un homme très politique motivé et déterminé à accomplir la mission du génocide » comme l’avait décrit le procureur. « Nous disons que cette image est déformée et nous allons le prouver à travers nos témoins », a indiqué l’avocat.

« A la fin du procès, vous serez convaincus que Bikindi était un musicien et non un homme politique », a-t-il poursuivi. La défense de Bikindi entend prouver que l’accusé n’était ni un chef milicien ni un tribun qui se serait « retrouvé à des endroits comme des prisons ou toute autre estrade en train d’inciter au génocide ». Des témoins montreront que c’était « quelqu’un qui n’était pas intéressé par la politique mais par la musique », a conclu l’avocat.

Me O’Shea, du barreau d’Angleterre et du Pays de Galles, représente Bikindi aux côtés de Me Jean de Dieu Momo, un avocat camerounais.Ils ont prévu 42 témoins dont un expert linguiste, l’universitaire rwandais domicilié en France Eugène Shimamungu.

La chambre a cependant demandé aux avocats de raccourcir leur liste de témoins afin de se rapprocher du nombre de témoins du parquet. Le procureur a cité 17 témoins.

La juge argentine Inès Monica de Roca, qui préside les débats, a indiqué que Bikindi présenterait ses témoins en une session unique qui s’achève le 9 novembre.

Directeur d’un ballet folklorique en 1994, l’artiste Bikindi a recruté plusieurs Tutsis dans sa troupe, et sauvé plusieurs personnes menacées pendant le génocide, selon sa défense.

Le procureur a plutôt décrit l’accusé comme quelqu’un qui haïssait profondément les Tutsis et qui a usé de ses talents de chanteur pour exprimer cette haine.

La défense entend citer des Tutsis qui ont été personnellement aidés par Bikindi entre avril et juillet 1994.

Issu d’une famille d’artistes- ses deux parents étaient des danseurs et avaient une passion pour la musique-, Bikindi compose des chansons depuis l’age de 17 ans. Il a été remarqué par le ministre de la jeunesse et des sports qui l’a recruté « non comme politicien mais pour diriger le volet culturel et encourager les ballets à travers les communes », a expliqué Me O’Shea.

AT/PB/GF
© Agence Hirondelle