04.10.07 - RWANDA/BELGIQUE - NKEZABERA POURRAIT ETRE MIS EN ACCUSATION PROCHAINEMENT A BRUXELLES

  Bruxelles, 4 octobre 2007 (FH) – La Chambre du Conseil de Belgique va statuer le 12 octobre à huis clos sur les charges à l’encontre du Rwandais Ephrem Nkezabera, ancien membre influent des milices Interahamwe au moment du génocide de 1994, a appris mercredi Hirondelle auprès du parquet fédéral.  

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« Cela fait trois ans que M. Nkezabera est en prison ; on passe à une vitesse supérieure », a déclaré la porte-parole du parquet fédéral, précisant toutefois qu’il ne fallait pas s’attendre à un procès avant mi-2008.   Ephrem Nkezabera, 55 ans, ancien responsable à la Banque nationale du Rwanda, membre du parti au pouvoir en 1994, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), était le président de la commission des Affaires économiques et des Finances au sein du comité national des Interahamwe.   Recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et l’Etat rwandais, il avait été arrêté en juin 2004 en Belgique où il se cachait chez son fils. Il est depuis détenu à la prison de Forest, à Bruxelles. Cette arrestation avait été le fruit d’un accord entre le TPIR et les autorités belges. Il avait auparavant collaboré avec les services du procureur à Arusha a-t-on appris de source sure au TPIR.   La Chambre du Conseil, après avoir entendu les parties, va délibérer pour décider si les charges à l’encontre de Nkezabera sont suffisantes ; si c’est le cas, elle procèdera à un renvoi vers la Chambre des mises en accusation qui décidera d’un procès d’assises.   Selon son avocat Gilles Vanderbeck, Ephrem Nkezabera est en aveux. Il lui est reproché des « violations graves du droit international humanitaire », d’après les termes de la loi belge de compétence universelle qui permet au royaume de juger de crimes commis à l’étranger. Mais ni le parquet ni Me Vanderbeck ne souhaitent pour l’heure donner plus de détail sur ces incriminations.     Depuis son incarcération, Nkezabera a témoigné par deux fois devant la cour d’assises de Bruxelles. Il livra en 2005, lors du procès des commerçants de la région de Kibungo, un témoignage fourni sur les circuits mêlant finance et politique au Rwanda. Puis, lors du procès du major Ntuyahaga de cette année, il témoigna à décharge mais d’aucuns, et la défense même du major, jugèrent son témoignage rocambolesque.   Si le dossier aboutissait, ainsi qu’il est probable, à un procès, il s’agirait du quatrième en lien avec le génocide rwandais qu’organiserait la Belgique après ceux de 2001, 2005 et 2007. BF/PB/GF   © Agence Hirondelle