08.10.07 - TPIR/RUKUNDO - RUKUNDO AFFIRME QU’IL N’ETAIT PAS INTERESSE PAR L’AUMONERIE MILITAIRE

  Arusha, 8 octobre 2007 (FH) – L’abbé Emmanuel Rukundo qui témoigne pour sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a affirmé lundi qu’il n’était pas intéressé par l’aumônerie militaire, un service auquel il fut nommé en février 1993.  

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« Moi je ne me voyais pas dans la peau d’un aumônier militaire », a déclaré l’homme d’église indiquant avoir accepté ce « ministère » par « devoir d’obéissance ». Il éprouvait, a-t-il expliqué « un ressentiment » vis-à-vis des Forces armées rwandaises (FAR) car, a-t-il dit, elles avaient tué des membres de sa famille lors du coup d’état de juillet 1973 qui porta au pouvoir le président Juvénal Habyarimana.   « Les Forces armées rwandaises étaient considérées comme une armée régionale dont la majorité des membres venaient de quelques communes du Nord », a poursuivi le prêtre qui est originaire de Gitarama, dans le centre du Rwanda.   Il a ajouté qu’il ignorait les raisons pour lesquelles ses supérieurs l’avaient choisi pour l’aumônerie. « Je ne sais pas pourquoi l’évêque m’a choisi. Je n’étais ni le plus robuste, ni le plus intelligent », a indiqué l’homme d’église accusé de génocide, extermination et assassinat.   Selon des témoignages à charge, il aurait été désigné à cette fonction en raison de son extrémisme.   Rukundo est détenu avec deux autres prêtres catholiques, Athanase Seromba et Hormisdas Nsengimana.   Ce dernier est encore en procès comme Rukundo, tandis que Seromba a été condamné à 15 ans de prison en première instance.   Le plus haut responsable ecclésiastique jamais arrêté par le TPIR, l’Evêque anglican, Samuel Musabyimana est décédé en détention  en 2003, avant l’ouverture de son procès.   Le pasteur adventiste Elisaphan Ntakirutimana, premier homme d’église jugé par le TPIR, est mort d’une longue maladie au début de l’année, quelques semaines seulement après avoir purgé sa peine de 10 ans de prison.   Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR a prononcé, à ce jour, 28 condamnations et 5 acquittements.   ER/PB/GF   © Agence Hirondelle