08.10.07 - TPIR/BIKINDI - BIKINDI, CHANTRE DE LA PAIX, SELON SON EPOUSE

  Arusha, 8 octobre 2007 (FH) - Simon Bikindi, un musicien Rwandais accusé d’incitation au génocide, chantait plutôt la paix, a affirmé son épouse lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).  

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Apolline Uwimana, 51 ans, l’une des deux épouses de l’accusé, s’est inscrite en faux contre les allégations selon lesquelles son mari a prôné les massacres de Tutsis en 1994 par le biais de ses oeuvres.   Expliquant que la plupart des chansons incriminées avaient été composées en période de guerre, le témoin a indiqué que «ce que voulait Bikindi, c’était d’inviter les gens à la paix ».   En procès depuis septembre 2006, Bikindi cite des témoins à décharge depuis le 24 septembre dernier.   Apolline Uwamariya, qui en 1994 était mariée à Bikindi depuis 14 ans, a déclaré que le couple n’avait jamais discuté de l’incitation aux tueries. « Non, cela n’a jamais jailli de nos discussions. Je ne suis pas ici pour le défendre parce que c’est mon mari. Si je le dis, c’est que cela n’a jamais eu lieu ».   L’accusation exhorte toujours la chambre à accorder peu de crédit aux membres de famille des accusés qui plaident non coupable, arguant qu’ils sont subjectifs.   Comme des témoins qui l’ont précédé, Apolline Uwamariya a décrit l’accusé comme un homme intéressé uniquement par l’art et non par la politique.   Elle a ajouté que Bikindi avait plusieurs amis tutsis. Elle a cité notamment André Sebanani, musicien et acteur de renom, avec qui il composait des spots publicitaires radiophoniques très prisés par le public.   Ce témoignage a également corroboré l’alibi de l’accusé, qui avait quitté le Rwanda pour une tournée en Europe deux jours avant l’attentat du 6 avril 1994 qui a servi de détonateur au génocide.   Bikindi est revenu dans le pays deux mois après, à quelques jours seulement de la prise du pouvoir par l’ancienne rébellion et de l’exil massif de la population vers l’ex-Zaïre.   La seconde épouse de Bikindi, Angelina Mukabanana, une Tutsie, a également témoigné en sa faveur.   Bikindi a été arrêté aux Pays Bas en juillet 2001. Il est défendu par Me Andreas O’Shea (Grande Bretagne) et par Me Jean de Dieu Momo (Cameroun).   Le procès se déroule devant une chambre présidée par la juge argentine Inés Monica de Roca, assistée de la Camerounaise Florence Rita Arrey et du tchèque Robert Fremr.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle