11.10.07 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - QUATRE PROCES SUR FOND D’UNE GREVE DE LA FAIM DES DETENUS

Arusha, 11 octobre 2007 (FH) - La grève de la faim observée cette semaine par plusieurs détenus du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) n’a pas affecté le déroulement des audiences.  

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Quatre procès se sont poursuivis pendant cette semaine : Karemera et autres, Gouvernement II, Rukundo et Bikindi.   Les grévistes (40 sur 55) entendaient protester contre des demandes de transferts d’affaires vers le Rwanda en perspective de la fin du mandat du TPIR en décembre 2008. Ils ont été soutenus par l’association des avocats. Ce mouvement a pris fin mercredi soir.   Dans l’affaire Karemera et autres en cours depuis septembre 2005, le procureur a poursuivi la présentation de ses moyens de preuve. Il devrait clôturer son accusation en mars 2008.   Les juges ont entendu cette semaine deux témoins protégés.   Edouard Karemera était vice-président du parti au pouvoir au Rwanda dans les années 1990 : Il est coaccusé avec Mathieu Ngirumpatse, qui en était le président et Joseph Nzirorera, le secrétaire général.   Un témoin a affirmé que les dirigeants de ce parti ont soutenu les exactions commises par les milices Interahamwe, fer de lance du génocide des Tutsis. Les Interahamwe constituaient l’aile jeunesse du parti dont les accusés étaient membres du comité exécutif.   Jeudi, les débats dans ce procès ont été suspendus jusqu’au 22 octobre.   Dans le procès « Gouvernement II » en cours depuis novembre 2003, la semaine a été largement dominée par le contre-interrogatoire par le procureur de l’ancien ministre des affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka, un des quatre accusés.   Bicamumpaka est l’avant dernier à présenter sa défense. Il est jugé avec ses anciens collègues Casimir Bizimungu (santé), Justin Mugenzi (commerce), et Prosper Mugiraneza (fonction publique). C’est Mugiraneza qui n’a pas encore cité des témoins à décharge.   Un autre accusé qui a témoigné pour sa propre cause cette semaine est l’abbé Emmanuel Rukundo. En 1994, il était aumônier militaire. Il est jugé seul. Les débats devaient se terminer la semaine prochaine.   Au cours de sa déposition, Rukundo a notamment déclaré qu’il n’était nullement intéressé par l’aumônerie militaire mais qu’il avait acceptée par obéissance à son évêque.   Le procureur allègue que les aumôniers étaient recrutés parmi les prêtres qui avaient fait preuve de radicalisme contre les Tutsis.   Accusé de génocide et de crimes contre l’humanité commis au centre du Rwanda, Rukundo plaide non coupable. Son procès a commencé en novembre 2006.   Trois autres prêtres sont détenus par le TPIR.   Le procès Simon Bikindi, quant à lui, a commencé en septembre 2006. L’accusé présente actuellement sa défense.   Musicien de renom, Bikindi est accusé d’avoir incité au génocide des Tutsis par le biais de ses chansons.   Des témoins de la défense, parmi lesquels figurent plusieurs membres de son ballet folklorique Irindiro, affirment que Bikindi chantait la paix et l’unité des Rwandais.   Bikindi est parmi les trois procès programmés la semaine prochaine, à côté de Gouvernement II et de Militaires II, qui concerne quatre officiers. Cette dernière affaire était suspendue depuis mi-juin. Elle est également au stade de la présentation des témoins à décharge. Vendredi après-midi une conférence de mise en état est prévue pour Ephrem Setako, un officier des FAR arrété en 2004 aux Pays Bas.   Aprés le long week end de l'Aid el fitr, qui commence jeudi soir et se terminera lundi soir, le procès Ndindiliyimana alias "Militaires II" doit reprendre mardi.   Ce procès qui a commencé en septembre 2002 en est à la présentation des preuves de la défense. Le général Bizimungu est jugé avec l’ancien chef d’Etat major de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana, l’ancien commandant du bataillon de reconnaissance, le major François- Xavier Nzuwonemeye, et son adjoint, le capitaine Innocent Sagahutu. Poursuivis pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ils plaident tous non coupable.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle