11.10.07 - RWANDA/ATTENTAT - KIGALI VA ENQUETER SUR L’ASSASSINAT DE HABYARIMANA

Arusha, 11 octobre 2007 (FH) - Le gouvernement rwandais a décidé mercredi de confier à M. Jean Mutsinzi, ancien président de la Cour suprême rwandaise, une enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 qui a coûté la vie à l’ancien président Juvénal Habyarimana, déclenchant le génocide des Tutsis, a rapporté jeudi la radio nationale rwandaise.  

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Le conseil des ministres dirigé par le président Paul Kagame a créé un « comité » composé de sept membres dont la mission est de déterminer les causes de l'écrasement du Falcon 50 à bord duquel voyageaient douze personnes dont le président rwandais et le chef de l’Etat burundais, Cyprien Ntaryamira. Outre l'entourage des deux présidents, trois Français qui composaient l'équipage ont également péri dans l’attentat.   M. Mutsinzi est actuellement juge à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Il a auparavant présidé la Cour suprême rwandaise avant d'être élu en janvier 2006 parmi les onze africains. Juriste de formation, il fut également Secrétaire Exécutif de la Commission Juridique et Constitutionnelle.   Le gouvernement rwandais avait d'avord estimé que l'enquête sur cet attentat n’était pas une priorité. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui siège à Arusha en Tanzanie, s’y est également refusé, indiquant que cet attentat ne rentrait pas dans le cadre de son mandat. Une résolution du Conseil de sécurité l'avait pourtant demandé, après l'attentat.   En novembre 2006, le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière, saisi depuis 1995 par les familles des victimes françaises, a publié sa propre enquête qui a conclu à la responsabilité du Front patriotique rwandais (FPR), l’ancien mouvement rebelle à dominante tutsie que dirigeait Paul Kagame.   Le juge Bruguière a émis des mandats d’arrêts internationaux contre neuf personnalités proches de Paul Kagame. Ces mandats n’ont jusqu’ici été exécutés par aucun pays.   Jean-Louis Bruguière avait par ailleurs recommandé que Kagame, qui jouit d’une immunité due à sa fonction de Chef d’Etat, soit poursuivi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) :   Kigali a réfuté ces allégations. Le Rwanda a par contre affirmé que le juge Bruguière agissait pour le compte du gouvernement français, qu’il accuse d’avoir joué un rôle capital dans le génocide en soutenant politiquement et militairement l’ancien pouvoir hutu.   Kigali a depuis lors rompu ses relations diplomatiques avec Paris. Récemment, une délégation de diplomates francais s'est rendue à Kigali pour envisager les moyens de reprendre les relations, selon le souhait du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.   AT/PB/GF   © Agence Hirondelle