02.11.07 - RWANDA/GACACA - UN PASTEUR ET UN JUGE GACACA ACQUITTES DE GENOCIDE

Arusha, 2 novembre 2007 (FH) - Un pasteur rwandais, M. Emile Uwimbabazi a été acquitté de génocide mardi par un tribunal gacaca du district de Rutsiro, dans le nord-ouest du Rwanda et un ancien juge gacaca, Théoneste Mulihano, a été blanchi le lendemain par une juridiction identique dans la ville de Kigali, apprend-on vendredi de source associative rwandaise.  

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Uwimbabazi a été cependant reconnu coupable de destruction de maisons pendant le génocide, précise la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands lacs (LDGL), un collectif basé à Kigali.

Les infractions sur les biens ne sont pas punies d’emprisonnement, les coupables doivent seulement réparer les dégâts.

Après le verdict, le pasteur a présenté aux juges une lettre adressée au ministre de la Sécurité intérieure et dans laquelle il dénonce « un réseau de personnes » qui menacerait sa sécurité, poursuit la LDGL.

Emile Uwimbabazi est Pasteur de l’église Patmos Healing Ministries et travaille dans une organisation non gouvernementale dénommée Education permanente pour la paix et la réconciliation (EPPR), indique la source.

Toujours selon la LDGL, la juridiction gacaca du secteur Remera, dans la ville de Kigali, a acquitté mercredi l’ancien juge gacaca, Théoneste Mulihano qui était accusé d’avoir enterré vivant Innocent Nkubana. La mère et le frère de la victime avaient, lors du procès, témoigné pour la défense.

Inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages réglaient les différends assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise), les juridictions semi - traditionnelles gacacas sont chargées de juger la plupart des personnes accusées d’avoir joué un rôle dans le génocide de 1994.

Elles sont animées, non pas par des magistrats professionnels, mais par des « personnes intègres » élues parmi la communauté. Elles peuvent prononcer jusqu’à la prison à vie. Selon la secrétaire exécutive du Service national des juridictions gacacas (SNJG), Domitille Mukantaganzwa, ces tribunaux devraient avoir terminé leur travail d’ici à la fin de l’année. ER/PB/GF   © Agence Hirondelle