08.11.07 - TPIR/CANADA - NTAGERURA DEMANDE AU TPIR D’ORDONNER AU CANADA DE LUI DONNER L’ASILE

  Arusha, 8 novembre 2007 (FH) - L’ex-ministre des Transports, André Ntagerura, acquitté par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a demandé au président de la juridiction d’ordonner au Canada de lui accorder l’asile, apprend-on de source judiciaire jeudi.  

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Dans une requête datée du 23 octobre et dont l’agence Hirondelle a obtenu copie jeudi, l’avocat de Ntagerura, Philippe Larochelle, « demande respectueusement au président du tribunal de rendre une décision ordonnant au Canada d’accepter la demande d’asile faite par le Tribunal pénal international pour le Rwanda au nom d’André Ntagerura ».   Me Larochelle souligne que « depuis plus de trois ans, des demandes d’asile répétées ont été adressées au Canada » soit par l’administration du TPIR soit par les avocats de Ntagerura.   « A ce jour, le Canada a systématiquement ignoré ces requêtes », déplore l’avocat qui demande enfin au président du TPIR de saisir le Conseil de sécurité du refus de coopération des autorités canadiennes.   Prononcé en première instance le 25 février 2005, l’acquittement de l’ex-ministre a été confirmé en appel le 8 février 2006.   Il était jugé avec deux autres personnes dont l’ex-préfet de Cyangugu (sud), Emmanuel Bagambiki, également acquitté et qui a pu être accueilli par la Belgique en juillet dernier.   Ntagerura partage sa « maison sécurisée » au siège du TPIR, à Arusha, en Tanzanie, avec l’ex-ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, André Rwamakuba acquitté le 20 septembre 2006 et dont le vœu le plus cher est de rejoindre sa famille en Suisse.   Dans une interview avec l’agence Hirondelle, en mars dernier, le greffier du TPIR, le Sénégalais Adama Dieng, indiquait clairement que « le problème risque d’être récurrent dans la mesure où les acquittés ne veulent pas retourner au Rwanda». M.Dieng regrettait que les pays occidentaux «ferment un peu leurs portes » et leur rappelait que « ce tribunal a été créé par le Conseil de sécurité » et que « c’est la communauté internationale qui doit tirer les conséquences des jugements qu’il rend ».   Les deux autres acquittés du TPIR, les anciens maires Ignace Bagilishema et Jean Mpambara ont été accueillis par la France.ER/PB/GF© Agence Hirondelle