25-01-08 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - PLAIDOIRIES DANS LE PROCES NSHAMIHIGO

Arusha, 25 janvier 2008 (FH) - Les plaidoiries se sont déroulées cette semaine dans le procès de Siméon Nshamihigo, un ancien magistrat rwandais poursuivi pour génocide devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Mercredi, le parquet a requis l’emprisonnement à vie contre l’accusé tandis que la défense a plaidé l’acquittement. La chambre présidée par Dennis Byron, un magistrat de Saint-Kitts et Nevis, a mis le jugement en délibéré. La date du verdict sera annoncée en temps opportun, a simplement indiqué le juge. Nshamihigo, 48 ans, était en procès depuis le 25 septembre 2006. Le parquet l’accuse d’avoir organisé des massacres de Tutsis à Cyangugu dans le sud-ouest du Rwanda, sa région natale. Il  plaide non coupable. A la fin des débats, l’accusé a déclaré regretter « la tragédie qui a endeuillé le Rwanda suite à l’assassinat du président et à la reprise de la guerre qui fortuitement ont poussé les Rwandais à s’entretuer ». Nshamihigo est défendu par deux avocats canadiens, Me Denis Turcotte et Me Henry Benoît. L’équipe de la poursuite est quant à elle pilotée par l’Ivoirien Alphonse Van. Les chambres ont par ailleurs tenu des audiences dans les procès Militaires II, Butare et Nsengimana. Le procès Militaires II regroupe quatre anciens officiers dont deux ex-chefs d’état major. C’est le général Augustin Ndindiliyimana, ancien chef d’état major de la gendarmerie rwandaise pendant le génocide, qui a poursuivi sa défense cette semaine. Il a annoncé une soixantaine de témoins à décharge. Aprés le colonel Luc Marchal la semaine dernière et un hotelier de Gitarama en début de semaine, un témoin qualifié "d'important" est venu mais a comparu à huis clos. Ndindiliyimana est jugé avec l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Augustin Bizimungu, et deux responsables du bataillon de reconnaissance, une unité d’élite de l’ancienne armée rwandaise. Bizimungu a déjà fait comparaître ses témoins. Ce procès a commencé le 20 septembre 2004. Butare, le plus vieux procès de ceux qui sont en cours au TPIR a commencé en juin 2001. Six accusés originaires du sud du Rwanda, dont une femme, sont jugés pour génocide et crimes contre l’humanité. Actuellement, c’est le cinquième accusé qui présente sa défense. La chambre a proposé que la phase de comparution des témoins se termine en juillet. Le procès d'Hormidas Nsengimana, un prêtre catholique, qui dirigeait le prestigieux collège du Christ-Roi de Nyanza dans le sud du Rwanda s'est également déroulé. Son procès a commencé en juin 2007. Cette semaine, le procureur a poursuivi la présentation de ses éléments de preuve. Un des témoins cités a affirmé que Nsengimana aurait dirigé un escadron qui a semé la mort à Nyanza et dans les environs. Le prêtre plaide non coupable. L’atmosphère s’est un peu tendue jeudi lorsque le parquet a tenté de faire interdire à un membre de l’équipe de la défense de Nsengimana l’accès à la salle d’audience. La veille, le procureur s’était étonné que cet enquêteur - un Rwandais à qui un témoin avait reproché de l’avoir approché - soit dans la salle aux cotés des avocats et de l’accusé. La chambre, en attendant de prendre une décision, lui avait donné gain de cause. Invitée à renouveler cette interdiction alors que l’enquêteur assistait au procès dans la galerie du public, la chambre n’y a pas donné suite. Le greffe a toutefois été instruit de mener une enquête au sujet de ces allégations et de faire rapport à la chambre. La semaine prochaine reprendra le procès Gouvernement II qui concerne quatre anciens ministres. Il avait été ajourné le 8 novembre dernier. Jerome Bicamumpaka, ancien ministre des affaires étrzngères continue de présenter les témoins en sa faveur. Un diplomate belge, M. Jean Ghist est atttendu. Les juges entendront par ailleurs le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense dans le procès d’Emmanuel Rukundo, un autre prêtre catholique accusé de génocide. Les dates prévues à cet effet sont le 31 janvier et le 1er février.  

AT/PB/GF

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