14.02.08 -TPIR/RENZAHO - LE PROCUREUR DEMANDE LA CONDAMNATION DE L'EX-PREFET DE KIGALI POUR GENOCIDE

Arusha, 14 février 2008 (FH)- Le procureur a demandé jeudi que l’ex-préfet de la ville de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho, soit condamné pour génocide, lors de son réquisitoire devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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« Le procureur affirme que l’accusé est coupable et demande à la chambre de le condamner », a déclaré Jonathan Moses, qui représentait le procureur.

Jonathan Moses n’a pas précisé la sentence qu’il souhaitait, mais il a ultérieurement indiqué à l’agence Hirondelle que, dans son mémoire écrit remis à la chambre, il avait réclamé la peine maximale à savoir la prison à vie.

« On sait que Renzaho avait des sentiments très forts contre les Tutsis et on voit cela dans les discours à la radio », a souligné Jonathan Moses.

Le procureur accuse Renzaho de participation à des massacres de Tutsis dans trois endroits de sa préfecture. Il s’agit de la Paroisse Sainte-Famille, le Centre de pastorale Saint-Paul et le Centre d’études des langues africaines (CELA). Il est également poursuivi pour viols commis par des personnes supposées être sous son autorité.

Renzaho plaide non coupable.

Le procureur affirme que l’accusé est resté maître de Kigali alors que le gouvernement venait de fuir vers le centre du pays à l’approche des troupes de la rébellion.

L’accusation affirme que Renzaho avait un ascendant sur l’administration communale, les militaires, les gendarmes, la police et les milices civiles.

La défense a plaidé que son autorité s’était plutôt érodée suite au chaos qui s’était installé dans la ville dès l’annonce de la mort de l’ancien président Juvénal Habyarimana et le déclenchement de la guerre et des massacres.

Renzaho est défendu par l’avocat français Me François Cantier et un confrère camerounais Me Barnabé Nekuie.

La défense, qui poursuit sa plaidoirie vendredi s’est déclarée confiante en ce que le tribunal acquittera son client. La défense a, au passage, relevé « l’inadéquation entre les faits allégués dans l’acte d’accusation et les moyens de preuve présentés à la barre ».

«En dépit de ce procédé d’altération et de remodulation de sa cause dans lequel le procureur s’est malheureusement investi, M. Renzaho est clairement confiant dans le fait que votre chambre saura en toute équité extraire des éléments objectifs des moyens présentés par l’une ou l’autre partie pour rendre dans ce procès le jugement qui sied », a déclaré Me Nekuie.

En procès depuis le 8 janvier 2007, Renzaho est jugé par une chambre présidée par le juge norvégien Erik Mose. Elle comprend par ailleurs le juge russe Sergei Egorov et la juge camerounaise Florence Rita Arrey.

« La défense de M. Renzaho ose penser qu’à la date de ce jugement […] nous serons en mesure de dire que nous célébrons non pas la victoire du procureur ou de la défense mais la victoire de la justice internationale. » a ajouté Me Nekuie, présageant la libération de son client.

AT/PB/GF

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