Le siège de Marioupol

Les moments clés des deux mois du siège de Marioupol, port stratégique du Sud-Est de l'Ukraine où subsiste une dernière poche de résistance dans la vaste zone industrielle d'Azovstal.

- Marioupol pilonnée et encerclée -

Le 2 mars, sept jours après le début de l'offensive russe en Ukraine, l'artillerie russe pilonne Marioupol, ville russophone de 441.000 habitants, située à environ 55 kilomètres de la frontière russe et à 85 kilomètres du fief des séparatistes de Donetsk.

Le maire accuse les forces russes et prorusses de chercher "à imposer un blocus" en empêchant l'approvisionnement de la ville et en coupant ses "infrastructures vitales".

- Maternité bombardée -

Le 9, une frappe russe vise une maternité et hôpital pédiatrique, faisant trois morts.

L'Ukraine et l'Union européenne condamnent un "crime de guerre", la Russie affirme que le bâtiment abritait des combattants ukrainiens.

- Premières évacuations -

Mi-mars, après plusieurs tentatives infructueuses, des milliers de civils commencent à être évacués via un couloir humanitaire.

- Théâtre détruit -

Le 16, un théâtre, où près d'un millier de personnes s'étaient réfugiées, est détruit par l'aviation russe, selon les autorités ukrainiennes.

Moscou dément ce bombardement, l'attribuant au bataillon nationaliste ukrainien Azov.

- "Crime de guerre majeur" -

Le 21, Kiev rejette un ultimatum russe qui demandait la capitulation de Marioupol.

L'UE dénonce comme "un crime de guerre majeur" le blocus de la cité portuaire.

Les civils qui ont fui Marioupol décrivent des bombardements incessants, des habitants terrés dans des caves et des cadavres jonchant les rues.

- Trêve humanitaire -

Le 30, Moscou annonce un cessez-le-feu local, à partir du lendemain matin pour ouvrir un couloir humanitaire.

Pendant plusieurs jours, Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité des difficultés des évacuations vers Zaporijjia (Zaporojie en russe), à plus de 200 km à l'ouest.

Dans la nuit du 1er au 2 avril, le président ukrainien indique que plus de 3.000 personnes ont pu être "sauvées".

- Détruite "à 90%" -

Le 4 avril, le maire Vadim Boïtchenko déclare que la ville est détruite "à 90%".

Le 7, le "nouveau maire" proclamé la veille par les forces pro-russes, Konstantin Ivachtchenko, estime que 250.000 personnes ont quitté Marioupol mais qu'au moins autant, voire 300.000 sont restés. L'Ukraine évalue plutôt à 100.000 le nombre de personnes encore en ville.

- "Ultime bataille" -

Le 11, l'armée ukrainienne dit se préparer à "une ultime bataille" à Marioupol où les combats se concentrent sur le site d'une vaste zone industrielle sidérurgique du groupe Azovstal. Les séparatistes revendiquent avoir conquis la zone portuaire.

- Des milliers de morts -

Le 12, les autorités régionales évaluent à au moins 20.000 le nombre de morts.

Le 17, les derniers combattants de Marioupol ignorent un nouvel ultimatum russe.

Le 20, Kiev propose une "session spéciale de négociations" sur le sort de Marioupol, où sont retranchés dans l'usine Azovstal "environ un millier de civils, femmes et enfants" et "des centaines de blessés", selon le président ukrainien.

- "Succès" -

Le 21, Marioupol est sous contrôle russe à l'exception du site d'Azovstal, déclare le ministre russe de la Défense.

Vladimir Poutine ordonne d'assiéger "la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe", sans donner l'assaut, qualifiant de "succès" la "libération de Marioupol".

Une centaine de civils, terrés depuis des semaines dans les souterrains de l'usine datant de la Seconde Guerre mondiale, sont évacués d'Azovstal vers Zaporijjia le week-end du 1er mai.

- Evacuations à Azovstal -

Le 3 mai, les Russes lancent un "puissant" assaut avec chars et infanterie sur l'usine, selon le régiment Azov. Les Russes démentent.

Le 4, les Russes annoncent trois jours de cessez-le-feu pour l'évacuation des civils. Les Ukrainiens affirment que la trêve n'est pas respectée.

Le 7, Kiev annonce l'évacuation de toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées, sous l'égide de l'ONU et de la Croix-Rouge.

En une semaine, près de 500 civils ont ainsi pu fuir l'usine.

Le 7, le président ukrainien Wolodymyr Zelensky demande l'aide de Médecins sans frontières (MSF) pour évacuer et soigner les soldats encore présents.

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