Selon cette survivante désignée pour sa déposition par le nom de code RDI pour des raisons de sécurité, la réunion en question s’est tenue au domicile d’un magistrat dénommé Rwatoro, avec la participation, entre autres, du maire de Kigarama, Emmanuel Mugiraneza.
Ce dernier n’a aucun lien de parenté avec l’ex-ministre, même s’ils portent le même nom rwandais.
Reconnaissant qu’elle n’avait pas pris part à cette réunion, RDI a affirmé que des personnes qui se trouvaient au domicile de Rwatoro au moment de la réunion, n’avaient pas mentionné l’accusé parmi les participants. « C’était quelqu’un de très important, s’il avait été là, les gens en auraient parlé, tout le monde l’aurait su », a-t- elle affirmé.
Le témoin rétorquait au représentant du procureur, Elvis Bazawule, qui suggérait qu’elle aurait pu ne pas remarquer la présence de P.Mugiraneza, d’autant plus qu’elle se cachait. Elle a souligné que l’ex-ministre, qui est originaire de Kigarama, « était connu de pas mal de monde » dans la région.
Après la réunion au domicile de Rwatoro, une attaque a été lancée, faisant plusieurs morts parmi les Tutsis qui s’étaient réfugiés au bureau communal, selon RDI qui a indiqué que son mari avait été blessé lors de cet assaut.
Accusé de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, Mugiraneza, ministre dans le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide de 1994, comparaît avec trois autres membres de cette équipe gouvernementale.Tous les quatre plaident non coupables.
Dernier à présenter sa défense, Mugiraneza cite depuis lundi dernier ses témoins dont RDI est le sixième.
Leur procès s’est ouvert en novembre 2003.
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