Au lendemain d'une frappe russe sur Kiev qui a suscité un tollé occidental, les bombardements et combats se poursuivent dans les régions orientales et méridionales de l'Ukraine, où une nouvelle tentative d'évacuation de civils de la ville martyre de Marioupol était censée avoir lieu.
Voici un point de la situation, à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
- Kiev -
Moscou a revendiqué la frappe intervenue jeudi sur Kiev en pleine visite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, suscitant un tollé occidental.
Une journaliste ukrainienne de Radio Liberty, Vira Ghyrytch, a été tuée dans cette frappe qui, selon Moscou, visait "les ateliers de l'entreprise spatiale Artiom" à Kiev. DAns d'autres frappes dans la région de Kiev, Moscou a visé "trois centrales électriques situées près de noeuds ferroviaires, selon le ministère russe de la Défense.
M. Guterres a été "choqué", la France a condamné des "frappes indiscriminées", Berlin a évoqué des frappes "inhumaines" et le président ukranien Volodymyr Zelensky a estimé que cette frappe visait à "humilier l'ONU".
- L'Est et le Nord -
"La bataille du Donbass reste la priorité de la Russie", selon le ministère britannique de la Défense qui relève des combats particulièrement importants autour des villes de Lysychansk et Severodonetsk.
l'armée ukrainienne a assuré vendredi avoir repris "une localité d'importance stratégique", Rouska Lozova, sur l'autoroute reliant Kharkiv à Belgorod, en Russie.
"C'est à partir de ce village que l'ennemi a effectué des tirs ciblés sur les infrastructures civiles et les quartiers d'habitation de Kharkiv", a expliqué le commandement des forces terrestres.
- Le Sud -
Alors que des centaines de militaires et civils ukrainiens dont des dizaines d'enfants sont retranchés dans l'immense aciérie d'Azovstal à Marioupol (Sud-Est), la présidence ukrainienne a annoncé vendredi qu'"une opération destinée à sortir les civils de l'usine" était envisagée dans le journée.
Ce port stratégique, presque entièrement détruit, est contrôlé par les forces russes après des semaines de siège.
Par ailleurs, les Ukrainiens ont indiqué vendredi avoir "reçu de (leurs) partenaires étrangers un complexe de (lance-missiles) S-300 qui a considérablement renforcé la défense antiaérienne dans la région sud".
Toujours dans le Sud, deux volontaires britanniques ont été "capturés" par des soldats russes , selon une ONG basée au Royaume Uni, Presidium Network.
- Russie -
Le gouverneur de la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, Roman Starovoït, a annoncé vendredi sur Telegram une nouvelle attaque au mortier dans sa région en provenance du territoire ukrainien, sur un poste de contrôle du village de Kroupets.
- Bilan humain -
Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles de l'invasion russe contre l'Ukraine. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20.000 morts, en raison des combats mais aussi de l'absence de nourriture, d'eau et d'électricité.
Les enquêteurs ukrainiens ont identifié "plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. Dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boucha, près de Kiev, et vont être recherchés, selon la même source.
Des volontaires étrangers partis combattre aux côtés des Ukrainiens ont aussi été tués. Un ancien Marine américain âgé de 22 ans a été tué en Ukraine, a annoncé sa famille vendredi.
Un ressortissant britannique a également été tué en Ukraine, et un autre est porté disparu, avait indiqué jeudi la diplomatie britannique.
- Déplacés et réfugiés -
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé vendredi un appel pour 514 millions de dollars de fonds afin de pouvoir venir en aide à dix millions de personnes déplacées ou forcées d'émigrer après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), plus de 5,3 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays à la date du 27 avril.
Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés.
Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (Sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'Est contrôlées par des séparatistes prorusses.