Les forces russes essaient d'augmenter la pression sur la région du Donbass, leur objectif prioritaire dans l'Est de l'Ukraine, tandis que de premiers civils ont pu quitter dimanche le complexe sidérurgique d'Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol (Sud).
Voici un point de la situation, à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
- L'Est et le Nord -
Le président Zelensky a alerté sur le fait que les Russes "ont constitué des renforts dans la région de Kharkiv, essayant d'augmenter la pression dans le Donbass".
Un haut responsable militaire ukrainien a souligné "la situation difficile" dans l'Est du pays, notamment dans les régions d'Izioum et de Sieverodonetsk, "où l'ennemi a concentré l'essentiel de ses efforts et ses troupes les plus préparées au combat".
Les quartiers nord-est de Kharkiv, deuxième ville du pays avec près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, sont quotidiennement frappés par des roquettes russes, causant la mort de civils.
- Le Sud -
Pour la première fois après de multiples tentatives avortées, des dizaines de civils ont pu être évacués du complexe d'Azovstal où ils étaient piégés avec les militaires ukrainiens qui résistent encore sous les bombes russes.
Des images satellite de Maxar Technologies prises le 29 avril ont montré que presque tous les bâtiments de l'immense complexe sidérurgique avaient été détruits par les bombardements, les militaires ukrainiens et les civils se terrant dans les nombreuses galeries souterraines datant de l'époque soviétique.
Les forces russes contrôlent la quasi-totalité de cette ville portuaire stratégique, en grande partie détruite après des semaines de siège.
A Kherson, seule cité ukrainienne d'importance dont elles ont pris totalement le contrôle, les forces russes "font une pause opérationnelle pour renforcer leurs positions tactiques et préparer une offensive visant à prendre le contrôle des abords extérieurs" de la ville, a indiqué l'Institute for the Study of War (ISW) de Washington.
- Bilan humain -
Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles de l'invasion russe contre l'Ukraine. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20.000 morts, en raison des combats mais aussi de l'absence de nourriture, d'eau et d'électricité.
Les enquêteurs ukrainiens ont identifié "plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe.
Selon un bilan du ministère ukrainien de la Défense publié samedi, l'armée russe a perdu 23.000 hommes, 190 avions et 1.000 chars depuis le début de son offensive le 24 février.
Le Kremlin a récemment admis des "pertes importantes", sans donner de chiffres. Le 25 mars, il avait reconnu la mort de 1.351 soldats pour 8.825 blessés. Certaines sources occidentales font état de jusqu'à 12.000 soldats russes morts.
Le président Zelensky a déclaré qu'environ 2.500 à 3.000 soldats ukrainiens avaient été tués depuis le début du conflit et quelque 10.000 blessés.
- Déplacés et réfugiés -
Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), plus de 5,3 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés.
Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (Sud), annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'Est contrôlées par des séparatistes prorusses.