Jallow accompagnait le président du TPIR, le juge Dennis Byron, pour la présentation du rapport semestriel du tribunal. Les deux hommes ont demandé que l'activité du tribunal soit prolongée d'une année.
« Concernant l'enquête sur les allégations contre les membres du Front patriotique rwandais (FPR), il (Jallow) a dit qu'il avait été établi que, le 05 juin 1994, des soldats du FPR avaient tué quelque 13 hommes d'église et deux autres civils à Gitarama (centre)», écrit ce département onusien.
« Certains des auteurs de ce crime seraient décédés tandis que d'autres servent actuellement au sein de l'armée rwandaise », a précisé Jallow, cité par le département.
« Le procureur général du Rwanda (Martin Ngoga) a fait part au procureur (du TPIR) de sa décision d'inculper et poursuivre pour meurtre et complicité de meurtre quatre officiers supérieurs de l'armée rwandaise », poursuit la source.
« Le bureau du procureur au TPIR compte suivre de près ces procédures, a assuré Jallow, en soulignant que les poursuites au Rwanda ne préjugeront naturellement pas de la primauté du TPIR sur ses affaires », ajoute le département des Nations Unies.
Jallow a toujours déclaré à la presse qu'il était en train d'évaluer les moyens de preuve sur les crimes allégués des membres du FPR afin de décider de l'ouverture ou non de poursuites judiciaires devant le TPIR.
Dans son discours, le procureur en chef du TPIR a, par ailleurs, appelé le Conseil de sécurité à répondre favorablement à la demande du tribunal de reporter à la fin de l'année prochaine la conclusion des procès en première instance.
Le conseil avait demandé au TPIR de terminer ses procès en première instance à la fin de cette année. Jallow a indiqué que cette prolongation était motivée, entre autres facteurs, par trois nouvelles arrestations.
Concernant les 13 accusés en fuite, le procureur a déploré l'échec des efforts déployés en vue de l'arrestation du plus recherché d'entre eux, le milliardaire Félicien Kabuga qui se cacherait au Kenya.
« Le Kenya a le devoir de coopérer et le conseil (de sécurité) devrait lui demander de se conformer d'urgence à ses obligations », a insisté Jallow.
Il a enfin appelé à plus de coopération de la part de la République démocratique du Congo (RDC) qui abriterait, selon lui, la plupart des inculpés en fuite.
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