07.07.08 - CPI/BEMBA - BEMBA ENTRE LES MAINS DE LA JUSTICE INTERNATIONALE

La Haye, 7 juillet 2008 (FH) - La semaine dernière, Jean Pierre Bemba, chef de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC), a été remis à la Cour Pénale internationale (CPI) aprés avoir été arrété il y a six semaines par la police belge dans le cadre d'un mandat d'arrêt international.

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De la prison Saint Gilles, à Bruxelles, le chef du Mouvement de libération du Congo a rejoint le centre pénitentiaire de Scheveningen, en banlieue de La Haye. Il y a retrouvé l'ex président du Libéria Charles Taylor, jugé par le tribunal spécial pour la Sierra Léone (TSSL), qui siège exceptionnellement à La Haye pour ce procès et trois responsables de milices de l'Est de la RDC, Thomas Lubanga, Germain Katanga, et Mathieu Ngudjolo.

La CPI veut le juger pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis par ses hommes en république centrafricaine fin 2002 et 2003. Il y avait énvoyé sa milice soutenir l'ex président Ange Félix Patassé. Les charges pesant contre lui devraient êrtre confirmées le 4 novembre. Il sera alors être formellement mis en accusation,

L'un de ses avocats, maître Aimé Kilolo, interrogé par l'agence Hirondelle a expliqué que « pour le moment, ça va, il se contente des conditions qui lui sont offertes ». Sa femme et ses deux enfants devrait pouvoir lui rendre visite prochainement.

Lors de sa première comparution devant les juges de la chambre préliminaire à La Haye, le 4 juillet, Jean-Pierre Bemba a simplement décliné son identité, rappelant son statut de sénateur du Congo. Mais devant la Cour pénale internationale, l'élu ne dispose d'aucune forme d'immunité.

Déjà, lors de son arrestation par la police belge le 24 mai, Jean-Pierre Bemba avait fait valoir son statut, sans succès. Ses avocats, MMes Eduard van der Spoel, du barreau de Rotterdam et Aimé Kilolo, des barreaux de Bruxelles et de Lumumbashi, ont annoncé leur intention de demander la mise en libération de leur client congolais et contesté la validité de son arrestation.

Pour la première fois, le procureur avait mis en place une « tracking team », une équipe de traque chargée de suivre les faits et gestes du leader de l'opposition congolaise. Suite à sa défaite aux élections présidentielles, puis aux combats qui s'étaient déroulés à Kinshasa, Jean-Pierre Bemba avait rejoint le Portugal en avril 2007, d'où il s'était rendu notamment en Belgique, et en France.

Milliardaire, Jean Pierre Bemba va devoir constituer son équipe de défense - constituée pour l'instant de deux avocats de permanence - et prendre connaissance des pièces recueillies par le bureau du procureur au cours de son enquête.

SM/PB/GF

© Agence Hirondelle