03.09.08 - RWANDA/JUSTICE - UN ANCIEN DEPUTE RWANDAIS CONDAMNE A LA PRISON A VIE POUR GENOCIDE

Kigali, 3 septembre 2008 (FH) - Un ancien député rwandais, Etienne Magali, a été condamné le week- end dernier à la prison à vie après avoir été reconnu coupable d'implication dans le génocide de 1994 par un tribunal gacaca de Kigali, a-t-on appris mercredi de source officielle.

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Magali avait par ailleurs été, avant le génocide, agent du Service central de renseignement qui était rattaché à la présidence sous le régime de Juvénal Habyarimana.

«L'ancien parlementaire a été condamné le week-end dernier à la prison à perpétuité (par la juridiction gacaca du secteur Remera), mais il a immédiatement interjeté appel », a indiqué mercredi à l'agence Hirondelle, Domitille Mukantaganzwa, secrétaire exécutive du Service national des juridictions gacacas (SNJG). « Il est notamment poursuivi pour le meurtre de plusieurs personnes, tuées à un barrage routier qui était érigé à proximité de son domicile à Remera, dans la ville de Kigali », a précisé Mme Mukantaganzwa par téléphone.

Selon le quotidien pro-gouvernemental rwandais, le New Times, l'ancien député, qui doit comparaître dimanche prochain devant la juridiction gacaca d'appel, est également accusé de planification du génocide, de financement et d'équipement de la milice Interahamwe.

M.Magali, sexagénaire aux tempes grisonnantes, siégeait jusqu'en 2005 à la chambre des députés où il représentait le Patri Libéral (PL), qu'il avait rejoint en 2003 après la dissolution de son parti, le Mouvement démocratique républicain (MDR). Ce dernier était accusé de divisionnisme et d'incitation à la haine ethnique.

Sous la pression de la chambre des députés, Magali avait renoncé à son siège en 2005, après avoir été mis en cause. Depuis, il a comparu plusieurs fois devant le tribunal gacaca du secteur Remera dans la ville de Kigali.

Les juridictions gacacas, inspirées de l'ancienne justice villageoise rwandaise, sont chargées de juger la presque totalité des auteurs présumés du génocide de 1994 dans lequel près d'un million de personnes, essentiellement parmi les Tutsis, avaient été tuées, selon Kigali.

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