« Après la mort d'Habyarimana il y a eu des troubles, les gens ont quitté leurs maisons et des voyous ont commencé à piller », a affirmé ce témoin surnommé BOZAN afin de préserver sa sécurité. Ce témoin est le 23e à comparaître en faveur de Ndayambaje, l'une des six personnes jugées dans le procès dit « Butare ».
BOZAN a ensuite expliqué que l'insécurité s'était accrue les jours suivants et qu'il y avait eu des massacres innombrables. Ces tueries ont duré une semaine et demie, a-t-il précisé. Les témoins dans ce procès, comme plusieurs experts, avaient toujours dit que contrairement aux autres régions du Rwanda, les massacres et troubles avaient démarré à Butare près d'un mois après le début du génocide.
Le témoin a également raconté que la cérémonie de nomination de Ndayambaje, nommé à nouveau maire de Muganza le 22 juin 1994, s'était déroulée calmement. Environ 500 personnes étaient réunies et « ne portaient pas d'armes » a-t-il dit.
Auparavant, un autre témoin, surnommé KP, a expliqué dans son contre-interrogatoire qu'il avait pris la décision de fuir quand le génocide avait atteint son paroxysme. « Il n'y avait pas d'autres solutions, c'était la seule possibilité qui s'offrait à nous » a-t-il dit.
Ndayambaje est le dernier accusé de ce procès qui a commencé en juin 2001 à présenter sa défense. Tous les accusés ont plaidé non coupables des crimes de génocide et crimes contre l'humanité dont ils sont accusés.
SC/PB/GF
© Agence Hirondelle