22.09.08 - RWANDA/GACACA - UN CONSEILLER DE SECTEUR DEMANDE LA COMPARUTION DE SES CHEFS DE CELLULES

Kigali, 22 septembre 2008 (FH) - Grégoire Nyirimanzi, conseiller du secteur Nyakabanda, un quartier de Kigali, pendant le génocide de 1994, a lancé dimanche un défi à la juridiction Gacaca du même secteur, en lui demandant de faire comparaître dans son procès tous ses anciens responsables de cellule.

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« J'étais conseiller, d'accord. Mais il y avait des responsables de cellule sous mes ordres. Je n'étais pas en même temps chef et exécutant. Il faudrait les appeler tous dans ce procès, et chacun parlera de son rôle », a-t-il demandé à la juridiction en plaidant non coupable.

Accusé de crimes de génocide et crimes contre l'humanité, cet ex-conseiller est poursuivi pour sa responsabilité dans« l'assassinat de toutes les personnes tuées à Nyakabanda, le listing des Tutsi à tuer, la sensibilisation et le monitoring du génocide, la détention et la distribution d'armes, les réunions de préparation du génocide, de l'assassinat des enfants de Madame Spéciose Mukakimenyi et d'avoir fait tirer sur cette dernière », selon l'acte d'accusation

Il a admis ces crimes et regrette n'avoir rien pu faire pour toutes les victimes, mais nie sa propre responsabilité dans tous les assassinats. « Je n'étais pas présent aux moments et lieux de ces crimes. Ces crimes ont eu lieu dans des cellules, des zones et des nyumbakumi (groupement de 10 maisons) où il y avait des responsables », a-t-il déclaré aux juges.

Lors des dernières audiences de ce procès qui dure depuis déja plus d'une année, l'accusé a reconnu également sa mobilité pendant le génocide, son rôle dans l'implantation du Hutu Power mais aussi dans les réunions du comité de crise.

« L'audience de la semaine prochaine sera consacrée à l'audition de tous les responsables de cellule et autres autorités du secteur pendant le génocide, selon la demande de l'accusé. Dans un procès comme celui-ci, la vérité prime sur la vitesse », a expliqué à l'Agence Benoît Ngarambe, le président du siège.

Riche en couleurs, en contradictions, mais aussi en témoignages où anciens détenus, détenus, victimes et autres témoins alternent autant que leurs vérités, leurs révélations, leur credo, leurs griefs et leurs sentiments, ce procès va recevoir dimanche la visite des parlementaires Sud-africains.

SRE/PB/GF

© Agence Hirondelle