Les poursuites judiciaires avaient été intentées par SOS Racisme en octobre 2006, l'association estimant que certains passages du livre étaient une façon de stigmatiser toute une population. Dans cet ouvrage, M. Péan écrivait notamment que "la culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les Tutsis", ou que cette race "est l'une des plus menteuses qui soit".
La défense de M. Péan a fait citer un certain nombre de témoins, dont l'ancien secrétaire général de l'Elysée, Hubert Védrine, ou Bernard Debré, ministre de la Coopération à partir de septembre 1994. Viendront témoigner d'anciens militaires mais également des universitaires ou historiens ayant travaillé sur le Rwanda.
Pierre Péan et Claude Durand, le PDG des éditions Fayard, également poursuivi, seront présents pendant toute la durée du procès. L'ouvrage a été publié par les éditions Arthème Fayard dans la collection Mille et une nuits.
Les poursuites contre Péan et son éditeur avaient été annoncées le 24 janvier 2006 à Kigali, par Ibuka, la principale organisation de survivants du génocide. Le président du collectif, à l'époque François-Xavier Ngarambe, avait indiqué, dans un communiqué, que les rescapés avaient chargé des avocats français et belges de « prendre toutes les initiatives, au niveau pénal et civil, en vue de faire reconnaître leurs droits ». Pour se conformer au droit français, c'est SOS Racisme, qui, au nom de ces survivants, a déposé plainte.
Le génocide a débuté au lendemain de l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, abattu le 6 avril 1994 aux alentours de 20h par un missile, alors qu'il s'apprêtait à atterrir sur l'aéroport de Kigali. Selon les Nations Unies, 800.000 Rwandais, en grande majorité des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés, ont été tués en 100 jours.
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