09.10.08 - TPIR/GOUVERNEMENT II - LES JUGES DU TPIR EN VISITE AU RWANDA DANS L'INDIFFERENCE

Kigali, 9 octobre 2008 (FH) - La chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) chargée de juger d'ancien membres du gouvernement en poste pendant le génocide a continué, au début de la semaine, à visiter des sites de faits allégués sans soulever une grande curiosité de la part de la population.

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Mardi, une dizaine de sites où les quatre ex-ministres, accusés de génocide et de crimes contre l'humanité, sont accusés d'être intervenus ou d'avoir fait commettre ces crimes, ont ainsi été visités.

Les accusés Casimir Bizimungu, l'ancien ministre de la Santé, Jérôme Bicamumpaka, l'ancien responsable des Affaires étrangères, Justin Mugenzi, ministre du Commerce et Prosper Mugiraneza en charge de la Fonction publique, sont restés à Arusha pour des raisons de sécurité.

En raison de leur absence, aucun débat ne peut avoir lieu. Aussi les avocats ne peuvent qu'attirer l'attention des juges sur tel ou tel aspect du paysage ou d'un batiment qui est susceptible d'être favorable à sa cause. La partie adverse ne peut intervenir.

Les trois juges, les avocats de la défense et de l'accusation, les représentants du greffe, à bord de six véhicules des Nations Unies, ont subi les embouteillages et, quand ils devaient s'arreter, en provoquaient d'autres. Malgré la vigilance de l'équipe de sécurité des Nations Unies, le groupe, en civil, sans leurs robes rouges ou noires, était parfois traversé par les passants.

Devant la mosquée de Kabuga où, selon des témoins, un des accusés aurait commis des crimes, une jeune homme de 14 ans approche : «si vous voulez les clés de la mosquée, je peux vous les donner », dit-il en Kiswaihili après avoir salué sans soupconner la qualité de ces visiteurs. Au centre de négoce de Remera, dans l'ancienne province de Kibungo (est), un homme se présente, Daniel et demande avec irritation : « Pourquoi êtes-vous venus inspecter les lieux sans nous informer ? ».

Finalement les deux témoins impromptus sont mal à l'aise en voyant les membres du convoi discuter entre eux sans s'intéresser au public. Au Rwanda, le sujet du génocide est trop sensible pour être abordé ainsi. Les autres sites visités mardi comprennent l'ancien bureau de la commune Kigarama, le rond-point de Kibungo, des maisons de particuliers ainsi que des bars et des restaurants à Kabuga et à Kibungo. Mercredi, ils sont partis vers Gitarama (centre) puis à Gisenyi (nord).

NI/PB/GF

© Agence Hirondelle