Côte d'Ivoire: 1er congrès du parti de Blé Goudé, en liberté sous condition à la Haye

1 min 28Temps de lecture approximatif

Le mouvement de Charles Blé Goudé devenu un parti, le Cojep, va tenir son premier congrès le 17 août à Abidjan pour désigner à sa tête l'ancien chef des Jeunes Patriotes de Côte d'Ivoire, récemment acquitté de crimes contre l'humanité.

"Le congrès débute le 17 août par une fête populaire à la place CP1 de Yopougon", un quartier populaire d'Abidjan, a déclaré à l'AFP M. Blé Goudé, joint au téléphone depuis Abidjan à la Haye, où il réside depuis son acquittement par la Cour pénale internationale, dans l'attente d'un éventuel appel de la procureure.

"Quel Cojep pour une Côte d'Ivoire libre et démocratique?" est le thème dont devraient débattre les participants au congrès. Ils pourront écouter par vidéo-conférence un message de M. Blé Goudé, en liberté sous condition après cinq ans de prison.

Le congrès, prévu pour s'achever le 18, "pourrait désigner Charles Blé Goudé comme président du Cojep et lui donner mandat de participer aux futurs scrutins, y compris à la présidentielle de 2020", a expliqué à l'AFP Boidi Amon, un militant venu de Belgique pour y participer.

L'ancien chef controversé des Jeunes Patriotes de Côte d'Ivoire se voit un destin présidentiel dans son pays.

"J'ai des ambitions pour un jour diriger mon pays, avec une équipe qui comprendra qu'il faut faire de la politique autrement en Côte d'Ivoire", avait déclaré en juin sur France 24 ce fidèle de l'ex-président ivoirien Laurent Gbgabo - également acquitté par la CPI.

"J'ai un projet, une vision sur l'avenir de ma nation", affirmait encore M. Blé Goudé, qui se voit en "homme d'Etat".

Dans un entretien à l'AFP fin mai, M. Blé Goudé avait indiqué qu'il ne serait "candidat à rien en 2020", l'année de la prochaine élection présidentielle.

Dans les années 2000, Charles Blé Goudé fut surnommé "le général des rues" pour sa capacité à mobiliser les partisans de Laurent Gbagbo, à travers le mouvement des Jeunes patriotes notamment, souvent qualifié de milice.

Ses détracteurs et les ONG internationales le considèrent comme un de ceux qui ont contribué à la montée de la tension en Côte d'Ivoire dans la décennie 2000, qui a culminé en 2010-2011 dans les violences post-électorales ayant fait plus de 3.000 morts.