Coronavirus: Keiko Fujimori demande la libération de son père, l'ex-président péruvien

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La cheffe de l'opposition péruvienne, Keiko Fujimori, en détention préventive pour un scandale de corruption, a demandé lundi que son père, l'ex-président Alberto Fujimori, 81 ans, également détenu, puisse sortir de prison en raison des risques liés à l'épidémie de coronavirus.

"Je demande non seulement qu'un habeas corpus soit déposé en faveur de mon père, mais aussi que les autorités évaluent toute alternative légale qui lui permettrait de quitter la prison dans laquelle il se trouve", a écrit l'aînée de la famille Fujimori dans un message posté sur les réseaux sociaux.

Alberto Fujimori (1990-2000) a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l'humanité et corruption. Il est détenu dans une caserne de police à Lima, où il est le seul prisonnier.

Souffrant de problèmes respiratoires et neurologiques, ainsi que d'hypertension, il a multiplié ces dernières années les allers et retours entre l'hôpital et son lieu de détention.

"C'est l'unique prisonnier qui peut respecter les mesures de distanciation sociale. Il a sa cellule pour lui tout seul, il reçoit une assistance médicale. Ces conditions, ainsi que les délits pour lesquels il a été condamné, font que sa situation est différente" des autres détenus, a toutefois souligné le politologue Alejandro Godoy sur Twitter.

L'ex-chef de l'Etat, dont les ancêtres étaient japonais, a été brièvement libéré entre fin 2017 et fin 2018 après avoir bénéficié d'une grâce controversée du président de l'époque Pablo Kuczynski (2016-2018). Le mesure a finalement été annulée par la justice et Alberto Fujimori est retourné en prison.

Keiko, 44 ans, a adressé sa demande depuis la prison de femmes de Chorrillos à Lima, où elle purge une peine de 15 mois de prison préventive dans la cadre du scandale de corruption Odebrecht, du nom d'un géant brésilien du bâtiment qui a reconnu avoir versé des pots de vins à de nombreux dirigeants politiques latino-américains.

Elle a également dénoncé ses conditions de détention affirmant que les mesures de distanciation sociale entre les détenues n'étaient pas respectées et que le personnel n'était pas soumis à un protocole sanitaire spécifique.

Selon les autorités pénitentiaires, le Covid-19 a infecté 42 personnes dans les prisons du pays, dont une est décédée. Une vingtaine de personnels pénitentiaires ont également été contaminés.

Le Pérou, qui compte 32 millions d'habitants, a enregistré à ce jour 7.519 cas déclarés de Covid-19, dont 193 décès.

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