Libye: "rendre compte" des crimes est primordial après le cessez-le-feu

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Human Rights Watch (HRW) a réclamé jeudi que l'accord de cessez-le-feu signé entre les parties rivales en Libye soit suivi d'un mécanisme pour qu'elles "rendent compte" des crimes et abus commis dans le pays ravagé par les conflits.

"Si justice n'est pas rendue, cela ne fera qu'entraver les aspirations à une paix durable", a averti Hanan Saleh, chercheuse de HRW sur la Libye, citée dans le communiqué de l'organisation.

Plongée dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée aujourd'hui entre deux autorités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et le camp du maréchal Haftar, homme fort de l'Est.

Les délégations militaires des deux camps ont signé la semaine dernière un accord de cessez-le-feu permanent parrainé par les Nations unies qui prévoit des dispositions censées mettre ce pays en guerre sur la voie d'une solution politique durable.

"Ce que l'accord (de Genève, NDLR) ne prévoit pas, c'est un engagement clair et un mécanisme" pour que "les parties au conflit et leurs appuis étrangers rendent compte des crimes graves et autres abus perpétrés", a écrit HRW dans son communiqué.

"Cela comprend les attaques aveugles ayant tué des civils, la destruction d'infrastructures essentielles, les disparitions, les détentions arbitraires et les meurtres illégaux", a indiqué Mme Saleh.

En plus d'établir des "procédures de contrôle strictes" pour "disqualifier" toute personne accusée d'avoir commis des crimes graves, il devrait également y avoir un engagement pour en tenir les auteurs responsables, a souligné l'ONG.

A maintes reprises, les deux camps se sont accusés mutuellement d'être impliqués dans des exactions et des crimes de guerre.

Les forces pro-Haftar ont tenté entre avril 2019 et juin 2020 de conquérir militairement Tripoli, sans succès. Les combats ont fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et fait fuir des dizaines de milliers de personnes.

Mercredi, douze corps ont été découverts dans de nouvelles fosses à Tarhouna, au sud-est de Tripoli, portant à 98 le nombre de dépouilles retrouvées depuis le début de l'été dans cette ville de l'ouest libyen reprise en juin par les forces progouvernementales.