Irak: quelque 50 prisonniers risquent d'être exécutés lundi (experts ONU)

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Une cinquantaine de prisonniers condamnés pour terrorisme en Irak risquent d'être exécutés lundi, ont mis en garde trois experts de l'ONU, exhortant le gouvernement à mettre immédiatement un terme à toutes les "exécutions de masse".

Quelque 4.000 prisonniers, la plupart accusés de terrorisme, attendent dans le couloir de la mort en Irak, selon Nils Melzer, Rapporteur sur la torture, Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteure sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, et Agnès Callamard, Rapporteure sur les exécutions sommaires ou arbitraires.

Des centaines d'entre eux devraient être exécutés de façon "imminente", ont indiqué ces experts indépendants dans un communiqué.

Depuis l'annonce fin 2017 par l'Irak de la victoire contre le groupe Etat islamique (EI), le dernier avatar des jihadistes dans un pays secoué depuis une vingtaine d'années par une insurrection sunnite radicale, les tribunaux irakiens ont ordonné des centaines de peines capitales.

Les trois experts de l'ONU ont exprimé vendredi leur inquiétude à propos d'informations selon lesquelles une cinquantaine de prisonniers condamnés pour des crimes liés au terrorisme risquent d'être exécutés lundi.

"Depuis octobre, les autorités irakiennes auraient lancé une vague d'exécutions de prisonniers" dans la prison centrale de Nassiriya (Sud), ont-ils écrit dans un communiqué, qui précise que 21 personnes ont été exécutées pendant le mois d'octobre et 21 autres le 16 novembre.

"Nous demandons instamment au gouvernement irakien de respecter ses obligations juridiques internationales et de mettre immédiatement fin à tout nouveau projet d'exécution de prisonniers", déclarent les Rapporteurs, se disant très préoccupés par le déroulement des procès et l'extraction d'aveux sous la torture.

"Lorsqu'elles sont pratiquées sur une base généralisée et systématique, les exécutions arbitraires peuvent très bien constituer des crimes contre l'humanité et peuvent entraîner une responsabilité pénale universelle pour tout fonctionnaire impliqué dans de tels actes", préviennent-ils.

Ils soulignent également que "les procès menés dans le cadre de la loi anti-terrorisme ont été marqués par des irrégularités alarmantes".