Le témoin, qui vit en exil au Kenya, a affirmé que son ancien patron traitait ses subalternes sans discrimination ethnique. « Il y avait plusieurs Tutsis au secrétariat général (du ministère de l'Intérieur) mais ils n'ont jamais eu de problème avec lui », a témoigné Sinibagiwe.
L'ancien comptable au ministère de l'Intérieur a par ailleurs déclaré que Kalimanzira se trouvait en mission à Ngororero, dans la préfecture de Gisenyi (nord) les 20 et 21 avril 1994, dates auxquelles il est accusé d'avoir incité au génocide des Tutsis en certains endroits de sa région natale de Butare (sud).
La représentante du bureau du procureur, Christine Graham, a fait part de sa surprise devant ce témoignage, d'autant plus que le règlement au TPIR exige qu'une défense d'alibi soit préalablement notifiée à la partie adverse pour qu'elle puisse éventuellement mener une contre-enquête.
La chambre a pris note de l'observation et a autorisé la défense à poursuivre l'interrogatoire du témoin.
Kalimanzira, qui est sur le point de boucler sa défense, est poursuivi pour génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide.
Les faits les plus graves portés contre cet ancien haut fonctionnaire concernent le rôle qu'il aurait joué dans le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la sous-préfecture de Gisagara (préfecture de Butare) vers fin avril 1994. Perpétrées par des soldats, des miliciens Interahamwe et des réfugiés hutus burundais, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours, selon l'accusation.
En avril et mai 1994, Kalimanzira a dirigé son département à titre intérimaire, le ministre, dont il était le directeur de cabinet, n'étant pas rentré au Rwanda après la mort du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
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