Une organisation de défense des Ouïghours a reproché au gouvernement britannique mardi devant la justice d'avoir "refusé" malgré des preuves d'enquêter sur des importations présumées de produits issus du travail forcé de cette minorité musulmane chinoise.
Le Congrès mondial Ouïghours (WUC), qui a son siège en Allemagne, a attaqué le gouvernement britannique devant la Haute Cour de Londres et demande que les autorités ouvrent une enquête criminelle concernant la vente au Royaume-Uni de produits fabriqués dans le Xinjiang, une province du nord-ouest de la Chine.
Le WUC affirme que les travailleurs dans cette province sont victimes de violations des droits humains.
Depuis plusieurs années, la Chine est accusée - preuves matérielles et documents à l'appui - par des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de humains d'avoir enfermé au Xinjiang plus d'un million de Ouïghours et d'autres membres de minorités majoritairement musulmanes, y compris des Kazakhs, dans des camps.
Certains parlent même de génocide et le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme évoque des crimes contre l'humanité, des accusations rejetées par Pékin.
Le Congrès mondial Ouïghours a averti du "risque élevé" que des produits en coton en provenance d'entreprises chinoises utilisés par des entreprises britanniques puissent être issus "du travail en prison ou du travail forcé".
Selon l'accusation, le gouvernement britannique a "résolument refusé" de prendre en compte les preuves rassemblées depuis 2020.
La loi britannique sur les biens fabriqués en prison à l'étranger et la loi sur les produits du crime ont peut-être été violées, mais les autorités n'ont pas ouvert d'enquête sur le blanchiment d'argent ni de procédure, a déclaré l'ONG devant la justice.
Les avocats du gouvernement britannique, qui a critiqué à plusieurs reprises le traitement des Ouïghours par Pékin, ont quant à eux rappelé que l'Agence de la criminalité avait conclu qu'il n'y avait "pas assez d'éléments pour ouvrir une enquête".
Les audiences devant la Cour doivent durer deux jours, jusqu'à mercredi, avant un jugement à une date non précisée.