22.05.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - ENTRETIENS ENTRE LE RWANDA ET LE TPIR AU SUJET DES TRANSFERT

Arusha, 22 mai 2009 (FH) - Le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, et son homologue du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow, se sont entretenus jeudi à Arusha, de la possibilité de déposer de nouvelles demandes de renvoi d'accusés vers les tribunaux rwandais.

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Cinq requêtes du genre ont été déjà rejetées par les juges du TPIR qui ont exprimé des craintes pour la sécurité des témoins à décharge et ont avancé le risque pour les accusés d'être condamnés à la prison à vie dans l'isolement.

Dans un entretien jeudi soir avec l'agence Hirondelle, M. Ngoga a assuré que tous les ajustements nécessaires étaient désormais en place, avec notamment la mise en place à la Cour suprême d'un service de protection des témoins.

Contrairement à ce qui a été diffusé dans les médias, a clarifié Ngoga, les condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ne seront pas confinés dans l'isolement. Ils pourront même recevoir des visites mais moins souvent que les autres prisonniers, a-t-il dit.

Pour le procureur général du Rwanda, ceux qui ont parlé d'emprisonnement dans l'isolement sont allés trop vite en besogne d'autant plus que la loi qui remplaçait la peine de mort par la réclusion criminelle à perpétuité prévoyait que les conditions d'exécution de cette nouvelle peine seraient définies ultérieurement. Ce qui vient d'être fait, selon lui.

Dans les salles d'audience, l'ancien vice-président du MRND et ancien ministre de l'Intérieur, Edouard Karemera, a entamé lundi sa déposition pour sa propre défense. Mardi, il a affirmé que le gouvernement en place pendant le génocide était impuissant face aux massacres. « Il n'y avait plus d'autorité, ni de respect ; le pouvoir était dans la rue », a-t-il déclaré, soulignant que même des officiers supérieurs de l'armée pouvaient subir la loi de « bandits » aux barrages routiers. L'audition se poursuivra lundi prochain.

Alors que le défilé des témoins de l'accusation se poursuit dans le procès de l'ancien sous-préfet Dominique Ntawukulilyayo, la chambre a ordonné lundi au procureur de clarifier ou, à défaut, supprimer certaines vagues accusations portées contre cet ex-responsable administratif accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide. Ce sera le quatrième amendement de l'acte d'accusation depuis le début du mois.

La défense du lieutenant-colonel Ephrem Setako s'est poursuivie cette semaine. Mardi, une femme rescapée du génocide a nié que des Tutsis aient été tués en 1994 au camp militaire de Mukamira, dans le nord du Rwanda. Sa déposition est venue réfuter les allégations selon lesquelles des massacres auraient eu lieu dans cette garnison, à l'instigation de l'accusé.

Le procès se poursuit la semaine prochaine.

ER/GF

© Agence Hirondelle