31.05.11 - TPIR/NIZEYIMANA - LE CAPITAINE NIZEYIMANA TOUJOURS SUR SA LIGNE DE DEFENSE

Arusha, 31 mai 2011 (FH) - Un  ancien membre de l'armée rwandaise, cité comme témoin devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a nié, comme de nombreux précédents témoins, que le capitaine Ildephonse Nizeyimana ait jamais exercé un quelconque poste de commandement pendant le génocide.

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Poursuivi pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, Nizeyimana est accusé d'être l'un des plus principaux responsables des massacres à Butare (sud).

Le procureur et la défense s'accordent sur une chose : au 6 avril 1994, date de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana, le capitaine était basé à l'Ecole des sous-officiers (ESO).   

Quelles étaient les fonctions de l'officier ? Le procureur n'y va pas par quatre chemins : ce capitaine originaire du nord comme Habyarimana était commandant en second de cette école militaire. C'est sur cette base que l'accusation le poursuit notamment pour sa responsabilité de supérieur hiérarchique. Ce que conteste la défense qui a déjà fait venir, à l'appui de sa thèse, plusieurs anciens officiers, dont le général Emmanuel Habyarimana, ancien ministre de la Défense sous le régime actuel.

Selon le témoin OUV03 cité mardi, le capitaine Nizeyimana s'est vu confier les renseignements à l'ESO, le 7 avril 1994. Le commandant de l'école, le général Marcel Gatsinzi, membre de l'actuel gouvernement rwandais, venait d'être nommé chef d'état-major intérimaire de l'armée, a rappelé le témoin. « Nizeyimana était chargé des renseignements sur le terrain. Il suivait ce qui se passait au front : Il recevait les informations et les présentait au commandant du camp », a témoigné OUV03.

« Nizeyimana ne commandait ni une unité, ni une sous - unité. Il servait d'officier de liaison » entre l'ESO et la force de l'ONU et les organisations non-gouvernementales, a poursuivi le témoin.

Il a ajouté que le capitaine avait été chargé par l'état-major, à la mi-avril 1994, d'aller mettre en place un centre d'entraînement de nouvelles recrues, à Mata, en préfecture de Gikongoro. Selon le témoin, Nizeyimana a quitté l'ESO le 26 avril 1994 et n'y est pas revenu.

Le procès se poursuit mercredi.

Le capitaine a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).

Son procès a démarré le 17 janvier dernier.

FK/ER/GF

© Agence Hirondelle

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