Depuis la tribune de l'Assemblée générale, le président israélien a lancé lundi une nouvelle attaque contre l'ONU, l'accusant de "faillite morale" face à l'antisémitisme, lors d'une cérémonie de commémoration des victimes de l'Holocauste.
"Aujourd'hui, nous sommes encore une fois à un tournant dangereux de l'histoire de cette institution", a déclaré Isaac Herzog devant l'Assemblée et le secrétaire général des Nations unies l'ONU Antonio Guterres, régulièrement pris pour cible par Israël depuis les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.
"Au lieu de remplir son objectif et de se battre courageusement contre une épidémie mondiale de jihadistes, de meurtriers et de terrorisme abject, encore et encore cette Assemblée a étalé sa faillite morale", a-t-il lancé.
Les institutions internationales, comme la Cour pénale internationale qui a émis un mandat d'arrêt notamment contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour sa responsabilité dans la guerre à Gaza, "brouillent la différence entre le Bien et le Mal", a-t-il estimé.
"Comment est-ce possible que des institutions internationales qui ont été lancées comme une alliance anti-Nazis permettent à des doctrines antisémites génocidaires de fleurir depuis le massacre de Juifs le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale?", a lancé le président israélien, en référence au 7-Octobre.
Quelques minutes plus tôt, de la même tribune, Antonio Guterres, fustigeant une nouvelle fois les "attaques terroristes odieuses" du Hamas, a également dénoncé la montée de l'antisémitisme.
"Aujourd'hui, notre monde est fracturé et dangereux. Quatre-vingt ans après la fin de l'Holocauste, l'antisémitisme est toujours avec nous, alimenté par les mêmes mensonges et la même haine qui a rendu le génocide nazi possible. Et il est en hausse", a dénoncé le secrétaire général à l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, également Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.
"Les discriminations sont monnaie courante. La haine est attisée à travers le monde. Un des exemples les plus clairs et les plus perturbants est la propagation du cancer du déni de l'Holocauste", a-t-il ajouté.
"Des efforts sont en cours pour transformer et réhabiliter les Nazis et leurs collaborateurs. Nous devons résister à ces affronts", a-t-il plaidé.
"L'histoire de l'Holocauste nous montre ce qui peut se produire quand on choisit de ne rien voir et de ne pas agir", a encore déclaré Antonio Guterres.