Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a demandé vendredi aux Etats-Unis de "revenir" sur leurs sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI).
"Nous regrettons profondément les sanctions individuelles annoncées hier contre le personnel de la Cour et nous demandons" aux Etats-Unis "de revenir sur cette mesure", a indiqué à l'AFP une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.
"Nous soutenons pleinement le travail indépendant de la Cour", a-t-elle affirmé.
La porte-parole a indiqué que la CPI "devrait être pleinement en mesure d'entreprendre son travail indépendant - lorsqu'un Etat ne veut pas ou ne peut sincèrement pas mener une enquête ou lancer des poursuites, comme le stipule le Statut de Rome".
"La Cour est un élément essentiel de l'infrastructure des droits de l'homme", a-t-elle ajouté.
Le président américain Donald Trump a signé un décret interdisant notamment l'entrée aux Etats-Unis à ses dirigeants, employés et agents.
Selon le texte diffusé jeudi par la Maison Blanche, la Cour a "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël", des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.
La porte-parole du Haut-Commissariat a rappelé que "la CPI, qui bénéficie du soutien des deux tiers des Etats au monde, est une institution centrale du système de justice pénale internationale" qui "est essentielle pour garantir la justice" et faire en sorte que les auteurs "des crimes les plus graves répondent de leurs actes, qu'ils aient été commis en Ukraine, au Soudan, en Birmanie, dans les territoires palestiniens occupés ou n'importe où ailleurs".