CPI : une nouvelle chance pour le dossier libyen

La Cour pénale internationale sera-t-elle plus chanceuse, cette fois-ci, dans le dossier libyen ? Le 18 juillet, elle a annoncé l’arrestation en Allemagne, deux jours plus tôt, d’un suspect libyen qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt secret. En janvier dernier, la CPI avait subi un cuisant revers quand les autorités italiennes avaient renvoyé dans son pays un autre suspect libyen arrêté sur son sol sur demande de la Cour. 

La cour pénale internationale (CPI) a arrêté un suspect libyen qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt secret. Photo : gros plan sur un écusson 'Polizei' sur le bras d'un policier allemand en uniforme.
Policiers allemands. Photo : © Michaela Stache / AFP
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Un ressortissant libyen, soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans son pays miné par les combats, a été arrêté à Berlin sur mandat de la Cour pénale internationale, ont confirmé vendredi la justice allemande et la CPI.

Khaled El Hishri a été arrêté mercredi matin à l'aéroport de la capitale allemande, a indiqué à l'AFP le parquet régional du Brandebourg, confirmant une information de Spiegel.

Selon le magazine allemand, cet homme âgé de 46 ans voulait s'envoler pour Tunis.

Il a été "arrêté à la demande de la CPI", qui a délivré un mandat d'arrêt à son encontre le 10 juillet, et "restera en garde à vue auprès des autorités allemandes en attendant l'aboutissement des procédures nationales", précise la CPI dans un communiqué.

Khaled El Hishri "est accusé d'avoir été l'un des responsables les plus haut placés de la prison de Mitiga", à Tripoli, dit encore la Cour.

A ce titre, "il est soupçonné d'avoir directement commis, ordonné ou supervisé des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, notamment des meurtres, des actes de torture, des viols et des violences sexuelles, qui auraient été commis en Libye de février 2015 à début 2020", poursuit la CPI.

Le greffier de la CPI, Osvaldo Zavala Giler, a remercié Berlin pour sa "coopération forte et constante" qui "notamment mené à cette récente arrestation".

En début d'année, le gouvernement italien avait suscité une vive polémique pour avoir décidé la libération et l'expulsion d'un autre suspect de crimes de guerre libyen, Osama Almasri Najim.

Rome avait imputé à un mandat d'arrêt mal rédigé, sur le fond et la forme, par la CPI pour justifier son incapacité à lui donner suite.

Arrêté le 19 janvier à Turin, Osama Almasri Najim, chef de la police judiciaire libyenne et qui aurait été responsable du centre de détention de Mitiga, avait été libéré et ramené à Tripoli à bord d'un avion de l'armée de l'air italienne deux jours plus tard.

Depuis mai, le Gouvernement d'unité nationale basé à Tripoli reconnaît l'autorité de la CPI sur les crimes les plus graves commis sur son territoire depuis 2011.

Le procureur de la CPI Karim Khan a appelé le procureur général libyen à "arrêter et livrer" Osama Almasri Najim.

Pays riche en pétrole, la Libye reste instable et divisée, plus d'une décennie après l'effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

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