Les Ouïghours et des défenseurs des droits humains ont dénoncé mardi l'absence de réaction internationale à un rapport accablant publié il y a plus de trois ans par l'ONU, qui détaillait une liste de violations commises dans la région chinoise du Xinjiang.
Des membres de la minorité ouïghoure de Chine se sont joints à des ONG en marge du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève pour exhorter le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, à intensifier la pression sur Pékin.
"Le Haut-Commissaire (...) devrait redoubler d'efforts pour faire pression sur le gouvernement chinois afin qu'il mette en oeuvre les recommandations de l'ONU", a déclaré Yalkun Uluyol, spécialiste de la Chine à Human Rights Watch.
La prédécesseure de M. Türk, Michelle Bachelet, a publié un rapport en août 2022, faisant état de possibles "crimes contre l'humanité" au Xinjiang.
Le rapport, vivement critiqué par Pékin, détaillait les violations commises à l'encontre des Ouïghours et d'autres minorités musulmanes au Xinjiang, notamment des allégations "crédibles" de torture généralisée et de détentions arbitraires.
Il exhortait notamment la Chine à "libérer sans délai toutes les personnes privées arbitrairement de leur liberté" et à clarifier de toute urgence le sort des personnes disparues.
"Les recommandations n'ont pas été mises en oeuvre", a déclaré Ouïghour Rizwangul Nurmuhammad, qui milite pour la libération de son frère, arrêté en 2017.
Un diplomate chinois présent dans la salle a pris la parole pour affirmer que "les allégations de détentions arbitraires et de disparitions forcées sont des mensonges éhontés".
Le bureau de M. Türk a assuré à l'AFP qu'il avait soulevé la question à plusieurs reprises auprès de Pékin et devant le Conseil.