Soudan: les FSR bombardent El-Facher, 13 civils tués (source médicale)

Des bombardements des Forces de soutien rapide (FSR) ont tué 13 civils, dont quatre enfants, et blessé au moins 21 autres personnes jeudi et vendredi à El-Facher, ville assiégée de l'ouest du Soudan, a indiqué à l'AFP une source médicale.

En guerre contre l'armée depuis avril 2023, les paramilitaires cherchent à s'emparer de cette dernière ville encore contrôlée par l'armée au Darfour.

Les frappes ont visé des zones résidentielles du quartier al-Nasr et le marché central, a précisé cette source à l'hôpital d'El-Facher, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

"Des obus sont tombés sur des habitations civiles", a-t-elle ajouté.

Les FSR assiègent El-Facher depuis mai 2024 et y ont récemment intensifié leur offensive, multipliant notamment les attaques contre le camp de déplacés voisin d'Abou Chouk.

Cette offensive, la plus violente depuis le début du siège, intervient après que l'armée a repris cette année plusieurs zones du centre du pays, dont Khartoum.

Dans un communiqué vendredi, le comité de résistance local, l'un des nombreux groupes documentant les exactions du conflit, a décrit des scènes de "terreur et de peur".

Selon lui, les FSR ont pris d'assaut jeudi matin des habitations de l'ouest de la ville lors d'affrontements au sol, tuant sans distinction hommes, femmes et enfants.

Des résidents ont été arrêtés et emmenés vers des lieux tenus secrets, a ajouté le comité.

Des images satellites publiées jeudi par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale montrent plus de 50 impacts de munitions ou bâtiments détruits dans le camp d'Abou Chouk entre le 30 août et le 10 septembre.

La mission d'établissement des faits de l'ONU pour le Soudan a indiqué cette semaine que plus de 300 civils avaient été tués dans ce seul camp depuis le début du siège.

Elle a accusé les FSR de "crimes contre l'humanité" à El-Facher, tout en relevant que les deux camps avaient bombardé des zones civiles.

L'aide humanitaire est coupée et la seule issue hors de la ville est une route jonchée de corps menant à Tawila, à 70 km à l'ouest.

Médecins sans frontières (MSF) a indiqué jeudi que plus de 650 blessés y avaient été admis dans son hôpital depuis mi-août.

Beaucoup de survivants ont parcouru la route "à pied, en saignant de blessures par balles et de coups de fouet", a déclaré Sylvain Penicaud, chef de projet pour MSF.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et plongé le pays dans l'une des pires crises humanitaires au monde.

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