Une des figures de la révolte étudiante qui a causé la chute de l'ex-Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina a exigé qu'elle soit sévèrement condamnée, jeudi lors d'une audience de son procès pour crimes contre l'humanité.
La "bégum de fer", qui a régné son partage sur le pays pendant quinze ans (2009-2024) a été contrainte de quitter le pouvoir en août 2024 au terme de violentes émeutes antigouvernementales initiées par une fronde des étudiants.
Selon l'ONU, au moins 1.400 personnes ont été tuées pendant les troubles de juillet et septembre.
Elle vit depuis en exil en Inde.
Jugée par un tribunal de Dacca, notamment pour avoir ordonné la répression meurtrière des manifestations qui ont précipité sa chute, Mme Hasina, 77 ans, risque la peine de mort.
"Sheikh Hasina est responsable de toutes ces atrocités", a témoigné jeudi à la barre Nahid Islam, un des chefs de la fronde étudiante.
"A la tête du gouvernement, c'est elle, avec (l'ex-ministre de l'Intérieur) Asaduzzaman Khan Kamal, qui a directement ordonné les meurtres et les autres atrocités", a-t-il ajouté.
Dans une déclaration publiée en juin, le parti qu'elle dirige, la Ligue Awami, a dénoncé un "procès spectacle" et "catégoriquement nié" toutes les charges qui pèsent contre elle.
Aujourd'hui à la tête d'un parti politique, Nahid Islam a raconté jeudi avoir été contacté pendant les émeutes par des responsables des services de sécurité militaires, qui lui ont demandé de mettre un terme à la contestation.
"Nous avons refusé la demande (...) le lendemain fut le plus meurtrier du mouvement", a décrit l'ex-étudiant, brièvement placé en détention.
Outre l'ex-cheffe du gouvernement, le tribunal juge son ancien ministre de l'Intérieur et l'ex-chef de la police Chowdhury Abdullah Al Mamun.