Japon: Takaichi pourrait éviter de visiter le sanctuaire controversé de Yasukuni (médias)

Sanae Takaichi, probable prochaine Première ministre du Japon connue pour ses positions ultra-nationalistes, pourrait renoncer à ses visites au sanctuaire de Yasukuni, considéré comme un symbole du passé militariste du pays, afin de ménager ses voisins asiatiques, selon plusieurs médias.

Ce sanctuaire shinto de Tokyo rend hommage aux quelque 2,5 millions de soldats morts lors des conflits menés par le Japon, mais il honore aussi la mémoire d'officiers et hommes politiques japonais condamnés pour crimes de guerre par un tribunal international après la Seconde Guerre mondiale.

Les visites de responsables nippons à Yasukuni suscitent souvent la colère de Pékin et de Séoul, la Chine et la péninsule coréenne ayant été le théâtre d'exactions et d'abus commis par des militaires japonais dans la première moitié du XXe siècle.

Mme Takaichi, nationaliste radicale et nouvelle dirigeante du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, s'est elle-même rendue au sanctuaire à de nombreuses reprises, notamment lorsqu'elle occupait des postes ministériels. Le festival d'automne, qui se tiendra du 17 au 19 octobre, est une occasion prisée pour s'y rendre.

Cependant, elle réévalue actuellement l'impact d'une éventuelle visite sur les liens diplomatiques du Japon, ont rapporté le Yomiuri Shimbun, l'Asahi Shimbun et d'autres médias nippons, citant des sources anonymes du parti.

Elle est également consciente des éventuelles critiques que les États-Unis, principal allié du Japon, pourraient formuler, à l'approche de la visite prévue du président Donald Trump fin octobre à Tokyo, selon le journal Yomiuri.

Aucun Premier ministre japonais en exercice ne s'est rendu au sanctuaire depuis 2013. La visite cette année-là de Shinzo Abe avait suscité la fureur de Pékin et de Séoul et des remontrances de la part de Washington.

Les trois successeurs d'Abe, dont le Premier ministre sortant Shigeru Ishiba, ont soigneusement évité le sanctuaire pendant leur mandat.

Tetsuo Saito, président du Komeito, petit parti partenaire de coalition du PLD, a "exprimé ses inquiétudes quant à la vision de l'histoire" de Sanae Takaichi, "notamment concernant ses visites à Yasukuni", à l'occasion d'un entretien avec la dirigeante, a également rapporté le quotidien Asahi.

Le PLD et le Komeito ne sont pas encore parvenus à un nouvel accord pour renouveler leur coalition, entraînant le report de la session parlementaire destinée à élire le nouveau Premier ministre, a rapporté l'agence Kyodo News. L'élection aura probablement lieu la semaine du 20 octobre, a-t-elle précisé.

Même si la coalition PLD-Komeito est minoritaire dans les deux chambres du Parlement, Mme Takaichi est quasi-assurée de devenir Première ministre en raison d'une opposition extrêmement fragmentée.

Justice Info est sur Bluesky
Comme nous, vous étiez fan de Twitter mais vous êtes déçus par X ? Alors rejoignez-nous sur Bluesky et remettons les compteurs à zéro, de façon plus saine.
Poursuivez la lecture...