Colombie: un ex-haut gradé condamné pour des exécutions durant le conflit avec les FARC

Le tribunal de paix colombien, né de l'accord conclu avec la guérilla des FARC en 2016, a condamné un ancien haut gradé de l'armée à 20 ans de prison pour 72 assassinats de civils présentés comme des guérilleros et exécutions de rebelles désarmés.

La Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a reconnu coupable le colonel à la retraite Publio Hernan Mejia de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.

Parmi les victimes, des paysans, des indigènes, des Afro-descendants ou des guérilleros exécutés après avoir été blessés lors d'affrontements, ou tués dans des combats simulés après s'être rendus, selon le jugement.

Ces cas sont communément appelés des "faux-positifs" et sont considérés comme l'un des pires crimes commis par la force publique contre les guérillas. Selon la JEP, il y a eu au moins 6.402 cas de "faux positifs" en un demi-siècle de conflit.

En 2023, l'armée avait présenté ses excuses.

Le tribunal chargé de juger les crimes les plus graves commis durant le conflit armé colombien prévoit des peines alternatives à la prison si les personnes reconnues coupables disent la vérité et apportent réparation aux victimes.

M. Mejia ayant nié toute responsabilité, il a écopé de la peine maximale.

Selon la JEP, M. Mejia, qui commandait une base militaire dans les Caraïbes colombiennes entre 2002 et 2003, a opéré des alliances avec des paramilitaires anti-guérilla.

En septembre, la JEP avait condamné sept ex-chefs des FARC à huit ans de travaux d'intérêt général pour plus de 21.000 enlèvements.

Des proches de 11 députés, enlevés en 2002 puis assassinés, ont fait appel de cette sentence qui était la première condamnation de la JEP.

Mouvement paysan d'inspiration communiste né dans les années 30 et 40 pour l'obtention d'une réforme agraire face aux grands propriétaires terriens, les Farc, autrefois la guérilla la plus puissante d'Amérique du Sud, ont accepté de déposer les armes après plus de quatre années de pourparlers à Cuba et la signature d'un accord à La Havane, salué par la communauté internationale.

L'ex-président colombien de centre-droit Juan Manuel Santos (2010-2018) avait été récompensé pour ses efforts en faveur du processus de paix et a reçu en octobre 2016 le prix Nobel de la paix.

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