Une partie des Vénézuéliens figurant parmi les 252 interpellés aux Etats-Unis et détenus plusieurs mois dans une prison du Salvador ont exigé vendredi de pouvoir contester devant les tribunaux américains leur désignation comme membres de gangs.
Un tribunal fédéral à Washington a demandé cette semaine à l'administration Trump d'élaborer un plan permettant aux migrants expulsés de bénéficier d'une procédure équitable après leur transfert au Salvador sans aucune forme de procès en mars dernier.
Lors d'une conférence de presse à Caracas vendredi, des représentants de ces ex-détenus ont dit vouloir pouvoir blanchir leur nom.
La décision de la cour fédérale concerne 137 des 252 Vénézuéliens sans papiers qui, accusés d'être des membres de gangs et d'appartenir au groupe Tren de Aragua, ont été capturés et envoyés au Centre de Confinement du Terrorisme (Cecot), au Salvador, où plusieurs disent avoir été torturés.
L'administration américaine avait expulsé ces hommes en invoquant une loi de 1798 sur les ennemis de l'étranger rarement utilisée.
Les migrants vénézuéliens avaient été libérés quatre mois plus tard, en juillet, dans le cadre d'un échange de prisonniers avec les Etats-Unis, et étaient rentrés au Venezuela.
Le tribunal fédéral de Washington a ordonné à l'administration Trump d'élaborer un plan pour "faciliter le retour" de dizaines d'entre eux.
Un juge a estimé qu'ils "n'auraient pas dû être éloignés de la manière dont ils l'ont été, avec pratiquement aucun préavis et aucune possibilité de contester les fondements de leur éloignement".
La cour a ordonné au gouvernement américain de "remédier aux effets de leur éloignement illégal" en donnant à ces hommes la possibilité de contester leur désignation comme membres de gangs dans le cadre de procédures judiciaires. Cela pourrait également se faire dans d'autres pays.
Dans une déclaration, un groupe d'anciens détenus vénézuéliens a salué vendredi cette décision et exhorté les gouvernements américain et salvadorien à s'y "conformer pleinement".
"Nous voulons que notre nom soit blanchi et, évidemment, qu'ils paient et essaient de réparer ce qu'ils nous ont fait injustement", a déclaré à l'AFP l'un de ces hommes, Arturo Suarez, âgé de 34 ans.
Le président salvadorien Nayib Bukele avait construit le Cecot pour y enfermer les pires criminels dans le cadre de sa propre guerre contre les gangs.
L'administration Trump a versé 6 millions de dollars à M. Bukele pour maintenir les migrants vénézuéliens derrière les barreaux, une mesure largement condamnée par les organisations de défense des droits humains. Caracas enquête sur des crimes contre l'humanité présumés.

