Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic a déclaré mardi que son pays acceptait la condamnation par la justice internationale de six Croates de Bosnie et exprimé ses "regrets" à leurs victimes.
Le responsable avait initialement qualifié de "profonde injustice morale" le verdict du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) contre ces anciens chefs militaires ou politiques des Croates de Bosnie durant la guerre dans ce pays (1992-1995).
Mais pendant une visite en Bosnie, lors d'une conférence de presse mardi à Mostar, il a souhaité "très clairement exprimer les regrets et les condoléances pour toutes les victimes des crimes évoquées dans ce verdict, et également pour celles de tous les autres crimes commis sur le territoire de Bosnie, dont ceux contre des membres du peuple croate".
Andrej Plenkovic s'est rendu lundi et mardi à Mostar, ville du sud de la Bosnie que se partagent Bosniaques musulmans et Croates catholiques. Cette visite intervenait cinq jours après la condamnation en appel à des peines de 10 à 25 ans de prison, pour crimes de guerre, des six Croates bosniens, dont Slobodan Praljak qui s'est suicidé en s'empoisonnant en pleine audience.
"La Croatie est membre de l'ONU, un des pays qui proposait la création du TPIY et il n'y a pas de dilemme pour savoir si le verdict est accepté ou non (...) La position est très claire: le verdict est respecté", a insisté Andrej Plenkovic.
Le dirigeant croate a toutefois déploré que Zagreb n'ait pas été autorisé à "expliquer certains aspects juridiques" concernant le verdict du TPIY qui a considéré que les crimes étaient la résultante d'une "entreprise criminelle commune" menée avec l'accord de Zagreb et du président croate de l'époque Franjo Tudjman.
Sur ce point, "nous ne sommes pas satisfaits", a reconnu Andrej Plenkovic.