La mort de dizaines de manifestants tués par l'armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza a suscité lundi une vague de protestations et des appels à la retenue dans la communauté internationale, les Etats-Unis fustigeant quant à eux le mouvement palestinien Hamas.
"La responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas", qui a provoqué "intentionnellement et cyniquement cette réponse" d'Israël, a déclaré Raj Shah, le porte-parole adjoint de la présidence américaine.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi dénoncé cette "organisation terroriste" et martelé que "tout pays a l'obligation de défendre son territoire".
Le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté dénoncé un "massacre".
L'Afrique du Sud a été jusqu'à rappeler son ambassadeur en Israël en raison des violences contre les Palestiniens.
De nombreux pays, dont la Grande-Bretagne, la France et la Russie, ont pour leur part réprouvé l'ouverture de l'ambassade américaine à Jérusalem, dont le transfert avait été désavoué par 128 des 193 pays membres de l'ONU.
L'inauguration lundi a suscité une manifestation de dizaines de milliers de personnes dans la bande de Gaza. Plus de cinquante ont été tuées par les soldats israéliens à la frontière.
"Les responsables de ces violations flagrantes des droits de l'Homme doivent rendre des comptes", a commenté le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU Zeid Ra'ad Al Hussein. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit "particulièrement inquiet" de la situation.
Amnesty International a dénoncé une "violation abjecte" des droits de l'Homme et des "crimes de guerre" à Gaza. Human Rights Watch (HRW) a évoqué "un bain de sang que n'importe qui aurait pu voir venir".
- Grande-Bretagne :
"Nous appelons au calme et à la retenue pour éviter des actions destructrices pour les efforts de paix", a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May.
- France :
La France condamne "les violences" et son président, Emmanuel Macron, "parlera à tous les acteurs de la région dans les prochains jours", a annoncé la présidence française.
- Union européenne :
"Nous demandons à toutes les parties d'agir avec la plus grande retenue", a déclaré Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne.
- Russie :
Interrogé pour savoir si le transfert de l'ambassade américaine faisait redouter à la Russie une aggravation de la situation dans la région, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a répondu: "Oui, nous avons de telles craintes, nous l'avons déjà dit".
"Le sort de Jérusalem doit être décidé par un dialogue direct avec les Palestiniens", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
- Afrique du Sud :
"En raison du caractère grave et aveugle de la dernière attaque israélienne, le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler l'ambassadeur Sisa Ngombane avec effet immédiat", a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
- Koweït :
"Nous condamnons ce qui s'est passé", a déclaré l'ambassadeur du Koweït à l'ONU, Mansour al-Otaibi, dont le pays a appelé à une réunion mardi du Conseil de sécurité des Nations unies.
- Canada :
"C'est inexcusable que des civils, des journalistes et des enfants aient été des victimes", a réagi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
- Turquie :
"Malheureusement, les Etats-Unis se sont placés du côté du gouvernement israélien dans ce massacre de civils et sont devenus complices dans ce crime contre l'humanité", a estimé le Premier ministre Binali Yildirim.
- Egypte :
Le ministère des Affaires étrangères a qualifié les personnes tuées de "martyrs" et mis en garde contre une "escalade".
Le grand mufti Shawki Allam a dénoncé, avec l'ouverture de l'ambassade américaine, "un affront direct et clair aux sentiments de plus d'un milliard et demi de musulmans sur terre", qui "ouvre la porte à davantage de conflits et de guerres dans la région".
- Arabie Saoudite :
"L'Arabie saoudite condamne avec force les tirs des forces d'occupation israéliennes contre des civils palestiniens désarmés", a dit son ministère des Affaires étrangères, sans évoquer l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.
- Iran :
"Le régime israélien massacre de sang-froid d'innombrables Palestiniens qui manifestent dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, avant de proclamer que c'est "un jour de grande honte".
- Syrie :
"La Syrie condamne (...) le massacre" de "civils palestiniens non armés", a déclaré une source au ministère des Affaires étrangères.
- Belgique :
"J'appelle à éviter tout usage disproportionné de la force", a écrit le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.
- Norvège :
Pour la ministre des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, "il est inacceptable de tirer à balles réelles sur des manifestants".
- Brésil :
"Le Brésil lance un appel à la modération, à la paix", a réagi son président Michel Temer qui a déploré "les terribles violences".
- Organisation de de la coopération islamique (OCI)
L'OCI, formée de 57 membres, a qualifié d'"illégale" la décision américaine qui "porte atteinte aux droits historiques du peuple palestinien".
- Maroc :
Le roi Mohammed VI a dénoncé une "décision unilatérale".
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