Le Soudan depuis la chute d'Omar el-Béchir

Voici les temps forts au Soudan depuis la destitution il y a presque un an et demi d'Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant trente ans.

- Béchir destitué -

Le 11 avril 2019, au terme de quatre mois de contestation populaire déclenchée par le triplement du prix du pain, Omar el-Béchir --arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d'Etat soutenu par des islamistes-- est destitué, arrêté par l'armée.

Un "Conseil militaire de transition" le remplace.

Des milliers de manifestants poursuivent un sit-in devant le QG de l'armée entamé le 6 avril, rejetant un "coup d'Etat".

Le 20 mai, des négociations entre l'armée et le mouvement de contestation s'achèvent sans accord.

Les mouvements islamistes font bloc derrière l'armée, espérant préserver la charia.

- Répression sanglante -

Le 3 juin, le sit-in est dispersé par des hommes armés en tenue militaire, faisant des dizaines de morts.

Fin juin, les généraux se disent prêts à négocier sur un nouveau "projet d'accord" de médiateurs éthiopiens et de l'Union africaine (UA).

- Accord de transition -

Mi-juillet, un partage du pouvoir est adopté, prévoyant un Conseil souverain pour diriger le pays pendant une transition de trois ans vers un pouvoir civil.

En août, le Conseil souverain est formé, présidé par le général Abdel Fattah al-Burhane. Abdallah Hamdok, ancien économiste de l'ONU, devient Premier ministre.

Les nouvelles autorités se donnent pour tâche prioritaire de rétablir la paix dans un pays déchiré par de nombreux conflits avec des groupes rebelles au Darfour (ouest) au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu (sud), ayant fait des centaines de milliers de morts.

Fin novembre, le parti du président déchu est dissous, son régime "démantelé".

- Béchir condamné -

Le 14 décembre, Omar el-Béchir est condamné à deux ans en centre correctionnel pour corruption.

Le 22, une enquête sur les crimes au Darfour à partir de 2003 est ouverte au Soudan contre Omar el-Béchir, recherché depuis plus d'une décennie par la Cour pénale internationale (CPI) pour "génocide", "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité".

- Tentative d'attentat -

Le 9 mars, le Premier ministre échappe à un attentat à Khartoum.

Le 16, le Soudan instaure l'état d'urgence sanitaire et ferme ses frontières, confronté au nouveau coronavirus.

- Crise économique -

En avril, l'inflation atteint 99%. Le pays pâtit également d'une énorme dette publique et de faibles réserves de devises étrangères.

Le 9 juin, Ali Kosheib, chef des milices Janjawid recherché depuis 2007, est détenu par la CPI pour crimes de guerre et contre l'humanité présumés au Darfour.

Fin juin, la communauté internationale promet une aide de 1,8 milliard de dollars au Soudan.

Des dizaines de milliers de personnes manifestent, réclamant des réformes et la justice pour les manifestants tués lors du soulèvement populaire.

- Béchir jugé pour le putsch de 1989 -

Le 10 juillet, le Soudan abolit la peine de mort pour apostasie, criminalise l'excision, autorise les non-musulmans à consommer de l'alcool.

A partir du 21, Omar el-Béchir est jugé à Khartoum pour le putsch de 1989.

Le gouvernement annonce la dévaluation de la monnaie et la suppression progressive de subventions de carburants.

- Accord de paix -

Le 3 octobre, le gouvernement et une alliance de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, issus des régions du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu signent à Juba, au Soudan du Sud, un accord de paix historique.

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