05.02.2002 - TPIR/NTAKIRUTIMANA - LES NTAKIRUTIMANA ETAIENT BONS, SELON UN MEMBRE DE LEUR FAMILLE

Arusha 5 février 2002 (FH) - Le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, et son fils le Dr Gérard Ntakirutimana, coaccusés de génocide, étaient des hommes bons, a affirmé un membre de leur famille, mardi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Depuis ma tendre enfance, alors que je vivais aux côtés de mon père, je crois pouvoir dire qu'il était un homme très attentionné, très affectueux.

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Pour moi, c'était vraiment un homme bon, et à l'époque, beaucoup de gens voulaient le compter au rang de ses amis. En fait il avait beaucoup D'amis, que ce soient des Hutus ou des Tutsis", a déclaré un des enfants du pasteur.

Deuxième témoin de la défense dans ce procès, Jérôme Nataki a indiqué que son père "avait consacré sa vie au peuple rwandais" en tant que pasteur. Il a déclaré avoir été très surpris D'apprendre que son père était accusé de génocide : "Je ne pouvais pas le croire. Car je suis sûr qu'il n'était pas possible que mon père ait eu affaire à des choses aussi ignobles. Il était naturellement bon".

Elizaphan et Gérard Ntakirutimana sont accusés de massacres de Tutsis à Mugonero (province Kibuye, ouest du Rwanda) et dans les collines avoisinantes de Bisesero. Ils plaident non coupables.

Jérôme Nataki a ensuite parlé avec beaucoup D'émotion de son frère aîné Gérard Ntakirutimana : "C'était vraiment quelqu'un de très bon avec tout le monde, avec tous ceux qui gravitaient autour de lui. Pour moi, c'était un modèle, un mentor", a-t-il dit. "Il est impossible que quelqu'un qui a été toujours bon commence à tuer des personnes de la manière dont on l'accuse".

Jérôme Nataki a affirmé que les Ntakirutimana n'ont jamais possédé D'arme, n'ont pas tenu de réunions avec des personnalités accusées de génocide, pas plus qu'ils ne sont entrés en contact avec des individus armés.

Jérôme Nataki est arrivé à Mugonero début mai 1994. Auparavant il résidait à Kigali.

Le témoin a affirmé que Gérard Ntakirutimana et son père se rendaient tous les jours à leur lieu de travail entre le début mai et la fin juin 1994. Le substitut tanzanien du procureur, Wallace Kapaya, a suggéré que le témoin ne pouvait savoir si les accusés se trouvaient tout le temps à leur lieu de travail, car il ne les y accompagnait pas. Le témoin a répondu que c'était sa conviction.

La déposition de Jérome Nataki se poursuivra mercredi matin.

AT/GF/FH (NT-0205C )