Anne Hidalgo et Christiane Taubira, en concurrence frontale à gauche pour la présidentielle, continuent à battre la campagne jeudi pour tenter de faire la différence au sein d'un camp plus désuni que jamais et où le PS tire à boulets rouges sur la "Primaire populaire".
La maire de Paris et l'ex-ministre de la Justice sont toutes deux mal placées dans les sondages.
Anne Hidalgo s'est rendue dans l'Oise dans la matinée et Christiane Taubira est attendue à Lille dans l'après-midi pour une conférence à SciencePo.
En attendant, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, qui fait partie de l'équipe de campagne de Mme Hidalgo, a reconnu que le PS n'avait "pas assez travaillé" en vue de la présidentielle des 10 et 24 avril.
"Nous avons tous une responsabilité collective", a-t-elle admis sur Public Sénat, tout en assurant que Mme Hidalgo était la seule candidate à gauche à avoir "la stature, l'expérience, la solidité morale" pour devenir présidente, même si elle est à la traîne dans les sondages.
Mme Delga s'en est pris, par ailleurs, à "la Primaire populaire", qui aura lieu du 27 au 30 janvier, à laquelle se sont déjà inscrites plus de 310.000 personnes pour désigner un candidat unique à gauche avec Christiane Taubira comme grande favorite.
"Cet espoir qui est né (...) débouche sur un projet qui n'est pas sérieux (...). C'est un regret", a-t-elle déploré estimant qu'il "n'y a pas de présentation de projet" et qu'il ne s'agit "d'un vote juste sur des personnalités".
De leur côté, les enseignants se mobilisent à nouveau pour protester contre la gestion de la crise sanitaire dans l'éducation, deux jours après les révélations sur la présence à Ibiza du ministre Jean-Michel Blanquer lors de l'annonce d'un protocole sanitaire pour la rentrée de janvier décrié de toute part.
Le Conseil des ministres doit faire le point sur la situation sanitaire, en attendant la décision du Conseil constitutionnel sur le pass vaccinal, attendue vendredi. Il a été décalé d'une journée en raison du discours la veille d'Emmanuel Macron devant le Parlement européen à Strasbourg.
- Défection au RN -
La candidate LR à l'Elysée, Valérie Pécresse a critiqué un discours "pas à la hauteur des enjeux": "Emmanuel Macron fait en Europe la même chose que ce qu'il fait en France, des déclarations tonitruantes qui crispent, qui divisent et qui font que ça bloque finalement les avancées d'une défense européenne", a-t-elle accusé sur France Inter.
A l'extrême-droite, Marine Le Pen se rend à Fréjus (Var), dont le maire est le RN David Rachline, au lendemain de l'annonce du ralliement de l'eurodéputé du Rassemblement national Jérôme Rivière à son rival Eric Zemmour.
Sur RMC, l'ancien député UMP des Alpes-Maritimes, a assuré que d'autres de ses collègues suivraient ses pas: "Oui, il y aura un certain nombre d'autres parlementaires du Rassemblement national qui siègent aujourd'hui dans ce groupe au Parlement européen qui vont nous rejoindre", a-t-il déclaré, convaincu que Mme Le Pen n'est pas en mesure "de gagner" la présidentielle.
Jérôme Rivière, qui devient vice-président et porte-parole du parti Reconquête du polémiste d'extrême-droite, était porte-parole de la campagne de Marine Le Pen pour la presse étrangère.
Quant à Eric Zemmour, actuellement en baisse dans les sondages derrière la candidate du RN, il a un nouveau rendez-vous avec la justice, au lendemain d'un déplacement chahuté à Calais.
Le polémiste doit être jugé en appel jeudi pour contestation de crime contre l'humanité, après avoir soutenu en octobre 2019 sur CNews que le maréchal Pétain avait "sauvé" les juifs français.
Son avocat Me Olivier Pardo espère obtenir un renvoi, dans le contexte de la présidentielle, pour ce qu'il qualifie de "délit d'opinion".