13.11.08 - TPIR/MILITAIRES II - SAGAHUTU N'A JAMAIS ETE COMMANDANT EN SECOND DE SON UNITE (TEMOIN)

Arusha, 13 novembre 2008 (FH) - Un ancien officier subalterne de l'armée rwandaise a nié jeudi que le capitaine Innocent Sagahutu, en procès, avec trois autres officiers, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), ait jamais exercé les fonctions de commandant en second du bataillon de reconnaissance.

1 min 31Temps de lecture approximatif

« On n'avait pas de commandant en second », a raconté le lieutenant Faustin Habimana qui commandait le peloton « missiles légers antiaériens rattaché à l'escadron C » de cette unité.

Habimana, actuellement réfugié en France, a expliqué que le capitaine Sagahutu n'était que commandant de « l'escadron A » du bataillon de reconnaissance.

Les officiers, jugés au TPIR, le sont, non seulement pour des actes qu'ils auraient posés personnellement mais aussi pour des exactions commises par leurs hommes. En soutenant que Sagahutu a été commandant en second de son unité, le procureur veut ainsi lui imputer «une responsabilité de supérieur hiérarchique » plus large et plus importante que celle d'un commandant d'escadron.

Le lieutenant Habimana a par ailleurs réfuté l'allégation selon laquelle le capitaine Sagahutu aurait fait campagne au sein de l'armée, en faveur de souscriptions de parts à la Radio télévision libre des mille collines (RTLM) qui s'est illustrée par son incitation à la haine contre les Tutsis.

Au terme de cette déposition, les débats ont été ajournés à lundi prochain, faute de témoins sur place. Selon les avocats de Sagahutu, cinq témoins devraient être au siège du tribunal la semaine dernière.

Le capitaine est jugé avec l'ancien commandant du bataillon de reconnaissance, le major François-Xavier Nzuwonemeye, l'ex-chef d'Etat-major de l'armée, le général Augustin Bizimungu et l'ancien patron de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana.

Poursuivis pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, les 4 officiers plaident non coupables.

Leur procès a débuté en septembre 2004 et le capitaine est le dernier à présenter ses témoins.

ER/PB/GF

© Agence Hirondelle