30.10.08 - TPIR/KAREMERA - DES TEMOINS BLOQUES AU TPIR SUITE A LA MALADIE DE L'EX-PRESIDENT DU MRND

Arusha, 30 octobre 2008 (FH) - Quatre témoins appelés pour déposer dans le procès de trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel sont bloqués depuis plusieurs semaines au siège du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha, en Tanzanie, suite à la maladie de l'un des accusés, apprend-on jeudi de source officielle.

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Mathieu Ngirumpatse, dont l'état de santé paralyse le procès depuis le mois d'août, était, pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).
Désignés par les noms de code ETB, ETK, RTM et XCU, les quatre témoins sont venus pour la défense de l'ancien vice-président du MRND, Edouard Karemera, premier accusé à citer ses témoins, dans cette affaire où comparaît également l'ancien secrétaire général du parti, Joseph Nzirorera.

Dans une ordonnance rendue mercredi, « la chambre souhaite recevoir les observations des parties quant à la possibilité d'entendre ces quatre témoins en l'absence de Mathieu Ngirumpatse ». Elle ordonne par ailleurs aux parties de présenter leurs observations à cet égard lors de l'audience qui se tiendra lundi prochain.

ETB, ETK, RTM et XCU étaient déjà venus au siège du TPIR, en août dernier mais n'avaient pu déposer en raison de la situation médicale de Ngirumpatse, selon l'ordonnance. La chambre note en outre que deux d'entre eux « ont indiqué de réelles difficultés quant à leur disponibilité à revenir témoigner devant le tribunal à une date ultérieure ». Les deux autres, poursuit l'ordonnance, ont affirmé craindre pour leur sécurité, « ce qui pourrait entraîner des difficultés quant à l'audition future de leur témoignage ».

Dans une ordonnance rendue mardi, les juges ont indiqué clairement qu'ils envisageaient une disjonction d'affaires pour débloquer la situation et ont demandé aux parties de donner leurs observations sur cette proposition.

Un premier procès dans lequel les trois accusés comparaissaient avec une autre personnalité avait été annulé par la chambre d'appel en octobre 2004, suite à « l'apparence de partialité » de l'un des juges alors saisis de l'affaire.

L'actuel procès a débuté en septembre 2005.

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