22.01.09 - RWANDA/EGLISE - MEURTRE D'EVEQUES EN 1994 : APPEL DU PROCUREUR ET DES DEUX CONDAMNES

Kigali, 22 janvier 2009 (FH) - La Haute cour militaire de Kigali a commencé mercredi à entendre l'appel interjeté  par le procureur contre l'acquittement de deux hauts gradés, le général Wilson Gumisiriza et le major Wilson Ukwishaka, qui étaient accusés de complicité dans le meurtre de 13 responsables de l'église catholique en juin 1994, dans le centre du Rwanda, a rapporté jeudi matin Radio Rwanda, une station gouvernementale.

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Le premier jugement a été rendu le 24 août 2008.

Les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba, condamnés à 8 ans de prison, après avoir plaidé coupable, ont également fait appel, selon la radio.

Le représentant du ministère public, le capitaine Ngabo Kayijuka, a déclaré mercredi, devant la cour présidée par le général Patrick Nyamvumba, que les premiers juges avaient erré en droit en acquittant les deux officiers supérieurs, a indiqué Radio Rwanda, sans autre précision.

Les avocats des deux condamnés ont, de leur part, reproché au premier jugement de n'avoir pas accordé suffisamment de poids aux aveux de leurs clients et ont plaidé en faveur d'une peine réduite. Après un bref débat, le procès a été suspendu jusqu'à mercredi prochain, la défense ayant fait valoir qu'elle n'avait pas encore reçu le mémoire d'appel du procureur.

Parmi les ecclésiastiques tués - presque tous des Hutus - figuraient l'archevêque de Kigali, Vincent Nsengiyumva, l'évêque de Byumba (nord) Joseph Ruzindana, et l'évêque de Kabgayi (centre) Thaddée Nsengiyumva, alors président de la Conférence des évêques catholiques du Rwanda.

Au procès en première instance, Ngabo Kayijuka avait requis la prison à perpétuité contre le général et le major et 15 ans de prison contre les deux capitaines.

Les deux hauts gradés étaient jugés pour complicité de meurtre, l'accusation estimant que les crimes commis par leurs subordonnés constituaient une faute de commandement.

Les quatre militaires étaient à l'époque membres de la branche armée du Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion actuellement au pouvoir à Kigali) qui a mis un terme au génocide en juillet 1994.

Ils avaient été arrêtés le 11 juin 2008, à la suite, selon l'armée rwandaise, d'enquêtes conjointes du Parquet général rwandais et du procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de juger les principaux responsables du génocide.

ER/GF
 
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