« J'ai décidé moi-même de me retirer », a indiqué la juge à l'agence Hirondelle. Suite à cette décision, l'ouverture du procès a été remise à mardi.
Mme Arrey qui devait siéger dans l'affaire avec le Tanzanien Joseph Masanche et le Malgache Richard Mparany Rajohnson, a expliqué qu'elle avait eu, dans le cadre du procès du lieutenant-colonel Tharcisse Muvunyi, à se prononcer sur certains des faits de l'affaire Hategekimana.
Au départ, les deux officiers étaient poursuivis avec un troisième encore en fuite, le lieutenant Ildephonse Nizeyimana, dans un acte d'accusation datant de 2000. Tous les trois étaient basés en 1994 à Butare (sud) où Hategekimana commandait le petit camp militaire de Ngoma, dans la banlieue de la ville, tandis que Nizeyimana et Muvunyi enseignaient à l'Ecole des sous-officiers (ESO).
Après la disjonction, Muvunyi, présenté par le procureur comme le supérieur hiérarchique immédiat des deux lieutenants, a été jugé seul et condamné à 25 ans de prison. La chambre d'appel a cependant annulé le verdict de culpabilité ainsi que la peine, et ordonné un nouveau procès.
Les premiers juges, dont faisait partie Mme Arrey, avaient conclu à la responsabilité de Hategekimana dans une attaque fin avril 1994 contre le couvent des sœurs Benebikira de Ngoma, tout en indiquant qu'il n'y avait pas de preuve que l'assaut ait été ordonné par Muvunyi.
Or, cette attaque se trouve aujourd'hui au cœur de l'affaire Hategekimana poursuivi pour génocide, complicité de génocide, assassinats et viols.
Originaire de Mugina, dans l'ancienne préfecture de Gitarama (centre), cet officier qui plaide non coupable, est l'un des 5 accusés que le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a cherché en vain à faire juger par les tribunaux rwandais.
Il a été arrêté au Congo le 16 février 2003 et transféré 3 jours plus tard au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie.
ER/GF
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